Par Maya - le 9 novembre 2005

Un film à la fois, voilà le choix audacieux qu’Aamir Khan a fait dès le début de sa carrière. Audacieux, car dans l’industrie Bollywood, certaines stars cumulent couramment quatre à six films par an, quand Aamir Khan accepte d’en tourner un à deux - et encore. A ce jour, le bilan du "Tom Hanks indien" est élogieux avec un excellent ratio "quantité / qualité".

Aamir Khan naît dans une famille influente du cinéma et débute sa carrière à huit ans dans Yaadon Ki Baarat. il s’éloigne des caméras lors de son adolescence pour devenir champion de tennis amateur. Il se marie sans l’accord de ses parents à 21 ans avec une jeune hindoue alors qu’il est musulman, témoignant déjà d’une certaine indépendance d’esprit.

Bollywood le rattrape à 23 ans avec Qayamat se Qayamat tak où il fait ses débuts avec Juhi Chawla, sous la direction de son cousin Mansoor Khan. Mais il fonde ensuite sa carrière sur son propre talent et l’originalité de ses choix. Dil avec Madhuri Dixit en 1990 est son premier succès. Rangeela en 95 le confirme, Raja Hindustani en 96 lui offre sa première distinction de Meilleur Acteur aux Filmfare Awards. Dil Chahta Hai en 2001 est un film novateur et un succès dans les centres urbains en Inde.

Sa plus belle réussite, à plusieurs titres, reste Lagaan, en 2001 : le scénariste et réalisateur Ashutosh Gowariker cherche désespérément un producteur pour ce script, personne n’y croit, sauf Aamir qui devient producteur pour ce film. Lagaan est sacré Meilleur film de l’année en Inde, aux National Film Awards et aux Filmfare Awards ; Aamir reçoit la distinction du Meilleur Acteur (Filmfare Award). Le film est nominé aux Oscars aux USA, Lagaan connaît un succès international et confirme Aamir Khan comme une des valeurs sûres de Bollywood.

En pleine gloire, il reste pourtant quatre ans (de 2001 à 2005) sans sortir un film ! Il faut dire que The Rising (Mangal Panday pour sa version hindi), réalisé par Ketan Mehta, a mis deux ans à atteindre les écrans (2005).
Rang de Basanti et Fanaa en 2006 ont compensé ces années bien silencieuses pour ses nombreux fans.

Avec la quarantaine, il semblerait que l’acteur ait envie de passer à autre chose que simplement endosser un rôle : la production, la réalisation.
Il se lance en 2007 en réalisant Taare Zameen Par, un film hors norme dont le héros est un enfant dyslexique : le jeune Darsheel Safary obtient le Critics’ Filmfare Award du meilleur acteur, Aamir Khan le Filmfare Award du meilleur réalisateur et le film, l’Award du meilleur film 2007. Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître…
En 2008 il produit Jaane Tu… Ya Jaane Na, sorti en juillet, où joue un nouveau venu : son neveu Imran Khan. Le film est une vraie réussite. A la fois classique et original, il innove dans la comédie romantique là où la célèbre maison de production Yash Raj peine à retrouver le chemin du succès.

Si Aamir Khan est exceptionnellement doué dans tout ce qu’il touche, il se distingue également par un caractère "pas facile". Il est réputé pour discuter avec les réalisateurs de leurs choix de mise en scène, au point où Lajjo de Mani Ratnam est toujours dans les cartons, car le producteur craint le clash entre l’acteur et le réalisateur. Aamir Khan a également refusé au magazine Filmfare le droit de citer son nom, pendant plusieurs années. Il est revenu sur cette décision récemment pour assurer la promotion de Taare Zameen Par.

Fin 2008, il revient devant la caméra dans un nouveau contre-emploi avec Ghajini, un masala d’action qui est vite classé blockbuster et devient le plus gros succès de l’année. En décembre 2009, il change encore de registre avec 3 Idiots de Rajkumar Hirani, tiré du roman Five Point Someone de Chetan Bhagat, qui bat à nouveau tous les records d’entrées au box-office.

Puis on le retrouve en 2011 dans sa production Dhobi Ghat, réalisée par son épouse Kiran Rao, et en tant que producteur également de Delhi Belly, avec son neveu Imran.

Fin 2012, on a pu l’apprécier dans Talaash, un film sensible de Reema Kagti avec Kareena Kapoor et Rani Mukherjee. Et puis à noël 2013, il renoue avec les succès phénoménaux en incarnant le méchant dans Dhoom 3 de Vijay Krishna Acharya.
Fin 2014 : PK, une comédie satirique, un alien débarqué dans ce vaste monde…