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Dhoom 3

Traduction : Tumulte 3

Bande originale

Malang
Kamli
Tu Hi Junoon
Dhoom Machale Dhoom
Bande Hain Hum Uske
Dhoom Tap (Instrumental)
Dhoom 3 Overture (Instrumental)
Dhoom Machale Dhoom (Arabic)

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La critique de Fantastikindia

Par Alineji - le 29 décembre 2013

Note :
(6/10)

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Voici enfin le retour attendu de super Jai Dixit et de son acolyte au cœur d’artichaut, Ali Akbar Fateh Khan. Sur nos écrans depuis quelques jours, grâce à notre partenaire le distributeur Aanna Films, Dhoom 3 a fait un tabac en Inde pour son premier jour de sortie, battant les records récents de Chennai Express et de Krissh3. Nous sommes allés voir de près ce qu’il en était de cette dernière production de Yash Raj Films, avec cette fois-ci aux manettes un nouveau metteur en scène.

C’est le scénariste des deux premiers Dhoom, Vijay Krishna Acharya, qui a réalisé ce troisième opus de la série mettant en vedette, dans le rôle de Sahir le héros négatif, Aamir Khan et, dans celui de sa partenaire Aaliya, Katrina Kaif.

Un long pré-générique montre le père de Sahir, Iqbal (Jackie Shroff), gérant du Great Indian Circus, pendant l’hiver 1990, en train de se débattre contre son créancier la Western Bank of Chicago pour essayer de sauver son cirque. Mais le banquier, incarné par Andrew Bicknell — vu aussi dans Jab Tak Hai Jaan —, le met en faillite et pour cette raison le contraint au suicide sous les yeux de son fils.

Sahir est à présent devenu un clown, magicien et surtout acrobate de génie. Ayant réussi à reprendre les rênes du cirque, il monte un nouveau spectacle et recherche une vedette féminine à sa hauteur qu’il désespère de trouver jusqu’au jour où déboule littéralement sur scène la tornade Aaliya-Katrina. Tout irait donc pour le mieux si régulièrement, Sahir ne se transformait en voleur. Bien sûr, il ne s’attaque qu’aux succursales de la puissante banque, dont il veut se venger.

Les méfaits se déroulant aux Etats-Unis, pourquoi donc faire appel au super policier de Bombay, Jai Dixit ? Tout simplement parce que Sahir laisse toujours une inscription en hindi dans les banques qu’il a cambriolées. Aussitôt débarqués, Jai (Abhishek Bachchan) et Ali (Uday Chopra) tendent un piège au cambrioleur en le provoquant. Commence alors un jeu du chat et de la souris entre les deux policiers et Sahir. Mais, Jai se rend très vite compte que Sahir cache un secret, celui qui fait sa force et lui permet de disparaître comme par enchantement dès son forfait accompli, un secret qui pourrait aussi le perdre si le policier arrivait à le percer…

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Dhoom 3 ou The Dark Knight Rises ?

Le plan ci-dessus ne vous rappellerait-il pas une scène de The Dark Knight Rises ? Le scénario louche un peu, un peu trop même, du côté de Christopher Nolan. Bien sûr, l’intrigue se déroule dans la même cité, à Chicago, mais il y a aussi quelques allusions appuyées à un précédent film de Nolan, Le Prestige. Le film est construit principalement autour de cette disposition inouïe de Sahir à s’éclipser et ne fait aucune part au « joli coup » ou à sa préparation. A peine si on le voit arriver grimé, à une seule reprise, dans la banque en deuxième partie de film. N’y cherchez donc pas une comédie policière. Dhoom 3, c’est du sérieux !

On regrette la légèreté du précédent, Dhoom 2, son suspense et les déguisements de caméléon de Mister A-Hrithik Roshan. A l’exception des pitreries du faire-valoir Ali, peu d’humour ici. Ou alors, il faut peut-être le chercher dans l’utilisation visible et revendiquée par le voleur de la machinerie, des moyens techniques comme les grues, les filins et autres engins, habituellement dissimulés au montage. C’est ce qui lui permet par exemple de descendre en courant tout le long de la façade du gratte-ciel de la banque ou de passer d’un toit à l’autre en s’agrippant à un câble. C’est comme si, en bon prestidigitateur, il disait au spectateur « je vous montre le truc », pour mieux dissimuler son vrai mystère.

On aime davantage, même si c’est peu original, les métamorphoses des motos de Sahir en scooter des mers ou encore en véhicule à la Star Wars. Les puristes diront peut-être que les effets spéciaux y laissent à désirer, mais le résultat est amusant. Les courses-poursuites en moto ne sont plus ce qu’elles étaient dans les deux premiers opus, et les cascades les plus spectaculaires… — surtout des voitures qui s’empilent en veux-tu en voilà derrière les protagonistes — lassent assez vite, tout comme l’usage immodéré des ralentis. On mettra à part cependant la poursuite de Sahir par Jai, suspendu à une échelle d’hélicoptère : un des bons moments du film.

Il est banal de déprécier le jeu d’Abhishek Bachchan et d’Uday Chopra. Ils sont égaux à eux-mêmes dans leur duo de caractères opposés. On peut leur reprocher de donner parfois l’impression qu’ils s’ennuient à l’écran. C’est plutôt le service minimum. Pour pallier le manque d’entrain des deux policiers, on espérait beaucoup de l’excellentissime Aamir Khan dans la peau de l’ennemi de service. Sans doute exagérément. On ressort légèrement déçu, par son look à la Alex d’Orange Mécanique comme par sa prestation, avec le sentiment partagé qu’il en fait quelquefois soit trop, soit pas assez, sauf dans les scènes dansées et acrobatiques sur lesquelles on reviendra. Mais, hélas, il est impossible d’en dire plus sans spoiler, on s’abstiendra donc.

On aime énormément en revanche la vraie présence de Katrina Kaif dans un rôle très physique. D’aucuns (nous ne dénoncerons personne) la trouvent parfois insipide ou inexpressive, dans Dhoom 3, elle crève l’écran et vaut à elle seule le déplacement. Son arrivée en salopette et chapeau informes, lunettes sur le nez et juchée sur un vélo, est un moment d’anthologie. Elle surprend en permanence. Deux regrets : que son rôle n’ait pas été plus étoffé et que le scénariste-metteur en scène n’ait pas eu l’audace d’en faire la vraie adversaire des deux policiers.

Ce sont les morceaux chantés et dansés qui font tout le sel du dernier Dhoom. Les effets visuels sont splendides et particulièrement soignés. L’éclairage est tout aussi somptueux, à la façon des spectacles du Cirque du Soleil. Certains numéros du duo formé par Aamir et Katrina, particulièrement athlétiques, évoquent également ceux de la célèbre troupe canadienne. Ces passages musicaux font de ce film le plus cher de Bollywood à ce jour. Les deux acteurs ont dû subir un entrainement très poussé et réussissent de vraies prouesses acrobatiques. Aamir qui arbore des hyper-pectoraux, ce qu’à titre personnel nous n’avons jamais trouvé très sexy, devient aérien dans Malang ou, au contraire, incarne une force animale brute, dans un autre numéro.

Il est probable que beaucoup retiendront de la prestation dansée de Katrina, la chanson la plus attendue du film, celle de Dhoom Dhoom Machale. Elle y est excellente, mais pas plus que dans Jab Tak Hai Jaan où elle dévoilait déjà ses talents de danseuse. C’est avec Kamli, qui marque son arrivée dans le film, qu’elle crée la surprise et parvient à réunir en un seul morceau, une vraie danse acrobatique, un semi-striptease et un numéro plein d’humour. Alors, y aller ou pas ? Pour l’effeuillage inaugural musclé de Katrina-Aaliya lorsqu’elle passe son casting, pour les performances acrobatiques d’Aamir en acrobate de cirque, pour leurs duos, sur une piste de danse ou dans les airs suspendus à un cerceau, vous ne regretterez pas de voir Dhoom 3.

Y aura-t-il un Dhoom 4 ? Au vu des recettes colossales engrangées dès la première semaine d’exploitation, on peut craindre que oui. Ce serait dommage, car il faut savoir s’arrêter sur un succès. Les deux héros récurrents vieillissent et auront de plus en plus de mal à convaincre dans leurs rôles de super flics. C’est cruel, mais il devient de plus en plus évident que la série tient paradoxalement surtout par ses héros négatifs. C’est particulièrement vrai ici.


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