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Trimurti

Traduction : Trinité

Bande originale

Very Good Very Bad
Very Good Very Bad (Instrumental)
Sadiyan Saal
Mujhe Pyar Karo
Mujhe Pyar Karo (Instrumental)
Mata Mata
Bol Bol Bol
Ae Ri Sakhi

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La critique de Fantastikindia

Par Maya - le 13 août 2009

Note :
(5/10)

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Le mal qui corrompt tout ce qu’il touche, le bien qu’on assassine et qui renaît de ses cendres, le triomphe de la fratrie, celle du sang et des âmes, la fratrie qui seule peut terrasser le mal, aidée par les dieux…

Avec Trimurti, nous sommes en pleine mythologie, dans le genre « archétype sauvage », avec des allers-retours entre « la vie de nos jours » et des situations dantesques où l’on est comme arraché à la réalité d’aujourd’hui pour plonger dans une autre réalité, dans un monde parallèle. Le metteur en scène, Mukul Anand, a fait très fort parce que sans ses images chocs, le film frôlerait le nanar, il faut le dire. On sent toujours le nanar pas très loin, d’ailleurs, mais Trimurti arrive à donner une sorte de vertige, et c’est ce qui rend ce film intéressant.

Kookha (Mohan Agashe), à la fois chef de gang et officiant du temple local, décide de s’approprier le temple pour y rendre ses offices comme il l’entend, et de se débarrasser de Satyadevi (Priya Tendulkar), une policière qui lui tient tête. Il tue son mari, lui tend un piège qui la fait accuser de meurtre, elle est jetée en prison pour 20 ans.

Shakti et Anand, les deux fils de Satyadevi sont recueillis par leur oncle. Un troisième fils, Romi, naît en prison. En remettant le bébé à l’oncle, Satyadevi lui demande de dire à ses fils qu’elle est morte, pour qu’ils construisent leur vie sans se sentir retenus par elle, et sans nourrir de vengeance.
Les aînés n’ont qu’une dizaine d’années lorsqu’une violente dispute les sépare : ils ont la charge de Romi, Shakti veut l’élever honnêtement même si pour cela il devra rester pauvre, alors qu’Anand a trouvé une combine pour gagner -certes illégalement- pas mal d’argent et élever Romi dans le confort. Anand part et trouve auprès d’un gangster local, un père de substitution.

Vingt ans plus tard, Romi (Shah Rukh Khan) revient de l’université, heureux de retrouver Shakti (Jackie Shroff) conducteur de camion dans l’armée. Il retrouve aussi son amour de toujours, Jyoti, bien plus riche que lui. La famille de Jyoti s’oppose au mariage et pousse Romi dans les griffes de Kookha.
Quant à Anand (Anil Kapoor), il est devenu « gentleman gangster » et va bientôt croiser le chemin de Romi, bien sûr…

Ce n’est certes pas pour l’originalité de son scénario qu’on regardera Trimurti, ni d’ailleurs pour l’interprétation de Shah Rukh Khan, maladroitement dirigé, qui en rajoute un maximum dans l’infantile et agace plus qu’il ne charme.
Jackie Shroff en pleureuse ne vaut guère mieux, même si c’est assez original par rapport à ses rôles habituels de monolithes imperturbables.

En revanche Anil Kapoor a une classe phénoménale dans ce film, à mi-chemin entre le dandy et le cow-boy, sa fêlure d’enfance élégamment portée, j’ai bien aimé son univers, et le petit numéro de danse qu’il exécute seul dans sa chambre est beaucoup trop court.

L’intérêt du film vient donc surtout de Kookha, de son personnage cauchemardesque et de l’atmosphère délétère qu’il produit autour de lui, et prend une dimension singulière dans les dernières scènes où il doit faire face à la Trimurti

En sanskrit Trimurti signifie trois formes, dans l’hindouisme c’est la partie manifestée de la divinité suprême qui se fait triple pour présider aux différents états de l’univers (eau, air, ciel).
Trimurti est l’émanation des dieux Brahmâ, Vishnu et Shiva, représentés assis côte à côte, ou par leurs têtes réunies sur un seul corps. Ces trois aspects de l’Être Suprême sont des entités interdépendantes : leurs actions convergent, aucun principe ne peut agir sans l’aide des deux autres. Ils sont engagés ensemble dans le processus de vie : tout ce qui existe dans l’univers est créé, préservé, et détruit. (*)

Pour terrasser le mal, les trois frères devront s’allier, retrouver leur unité originelle, en s’appuyant sur l’eau, l’air et le ciel, et affronter des forces qui ressemblent fort à l’enfer. En revanche, le scénariste aurait pu aller bien plus loin dans l’analogie entre les dieux et les frères, dont on ne peut pas dire qu’ils sont caractérisés par la création, la préservation et la destruction. Shakti signifie énergie et fait plutôt appel au côté féminin de la puissance, Anand signifie paix, et je n’ai rien trouvé pour Romi (qui fait plutôt penser à Roméo !). Bref, côté mythologie on ne peut pas dire que le scénario soit aussi élaboré que les images… et le maquillage !

Il est à vrai dire difficile de conseiller de regarder Trimurti… Le scénario en fait des tonnes, on ne compte plus le nombre de scènes inutiles, à force de faire le grand écart entre le drame et la comédie romantique. Quant à ces images qui m’ont donné le vertige, on peut ne voir en elles qu’une grossière pantomime. A réserver donc aux aventureux !

*Source : www.elishams.org

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