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Kaala Patthar

Traduction : Pierre noire

Bande originale

Ek Rasta Hai Zindag
Bahon Mein Teri
Meri Dooron Se Aye Baarat
Jagaya Jagaya
Dhoom Mache Dhoom
Mujhe Pyar Ka Tohfa Dekar

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La critique de Fantastikindia

Par Maya - le 29 octobre 2009

Note :
(8/10)

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Le dur univers des mineurs de fond. Parmi eux, se distingue Vijay (Amitabh Bachchan). Pas seulement parce qu’il est le plus grand, pas seulement parce qu’il est le seul à porter des pantalons blancs dans ce monde où tout est noir… mais aussi parce qu’il est toujours le premier quand il faut porter secours aux mineurs prisonniers d’un éboulis ou victimes du gang local. Pourtant Vijay refuse qu’on le prenne pour un héros. Il porte un lourd secret qui hante ses nuits…

Cette version indienne de Lord Jim fonctionne sur des ressorts classiques, qui ne ménagent pas beaucoup de surprises, mais elle vaut largement le détour.

Plus qu’un film social, Kaala Patthar est un film humaniste, fondé sur la rédemption par le dévouement à son prochain, sur la capacité de quelques-uns à transcender leurs propres faiblesses pour faire grandir l’humanité en eux et en les autres, transformant ainsi un enfer en une communauté dont chacun est fier.

Les personnages sont assez stéréotypés, mais en même temps suffisamment soignés par les situations, les dialogues, la mise en scène, pour qu’on s’y attache, c’est une belle galerie de portraits. Le bel Amitabh tout d’abord en héros traumatisé, qui sait si bien exprimer les fêlures de son âme, d’un demi-sourire, d’un regard qui glisse, d’une phrase un peu rauque.
Rakhee Gulzar en médecin exilée volontaire, reste sobre mais étonnamment présente, comme une madone qui apaise d’un regard, d’un geste sûr.

Shashi Kapoor interprète le gentil ingénieur pris entre ses patrons qui ordonnent et ses connaissances qui lui donnent le devoir de garantir la sécurité des mineurs, il joue une difficile partition avec beaucoup de justesse.

Parveen Babi en impose en reporter dénonciatrice des injustices.
Neetu Singh est une adorable colporteuse, moins pétillante cependant que son homologue dans Do Aankhee Barah Haath.
Shatrughan Sinha, le méchant, évite pour une fois la caricature de ce type de rôle, Yash Chopra en fait un personnage complexe, inquiétant à souhait.

Les autres personnages n’ont pas forcément un nom mais ils composent une vraie communauté à laquelle on croit, un peu comme les habitants du bidonville de Traffic Signal, ou les travailleurs de la canne à sucre dans Main Azaad Hoon. Le seul qui soit vraiment caricatural, c’est le patron de la mine (Prem Chopra), abominable du début à la fin, une habitude bien ancrée dans les films hindis de cette époque…

Pour couronner le tout, on ne s’ennuie pas un instant en regardant Kaala Patthar, qui offre une alternance très bien structurée de scènes sociales, de scènes intimistes et de scènes d’action. Le dernier chapitre, où l’eau envahit la mine, est carrément haletant, la tension monte, un groupe est mené par Vijay - Amitabh, l’autre par Ravi - Shashi, vont-ils s’en sortir tous… Bravo au réalisateur car on y croit pour de bon, avec les moyens de l’époque ce n’était pas si évident.

Encore une fois, Yash Chopra fait preuve de son talent à sonder les âmes et leurs tourments, avec en plus une acuité sociale de la veine de Deewaar, et une réalisation digne des meilleurs films d’action de cette époque.

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