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Billa (2007)


LangueTamoul
GenreFilm d’action
Dir. PhotoNirav Shah, S. Gopal Reddy
ActeursAjith Kumar, Nayantara, Prabhu, Hazel Keech, Namitha, Rahman
Dir. MusicalYuvan Shankar Raja
ParolierPa. Vijay
ChanteursKK, Shankar Mahadevan, Vijay Yesudas, Neha Bhasin, Naveen, Deepika, Preethi Balla
ProducteursSuresh Balaje, L. Suresh
Durée130 mn

Bande originale

My Name is Billa (Remix Billa 2007)
Naan Meendum
Sei Yedhavathu Sei
Seval Kodi
Vethayala Pottendi
Theme Music [Billa (2007)]

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Fiche IMDB
Page Wikipedia
La critique de Fantastikindia

Par Kendra - le 24 mai 2008

Note :
(7.5/10)

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David Billa, voyou des temps modernes, recherché par les polices de onze pays, s’est fait une spécialité du travail souterrain de toutes sortes, du trafic d’armes au trafic de drogue, en relation avec les mafias du monde entier. L’inspecteur de police malaisien Jaiprakash est l’homme qui arrive à piéger Billa, qui malheureusement décède suite à ses blessures. Afin de pouvoir intégrer le gang et ainsi avoir une chance de faire tomber Jagdish, le grand patron des opérations toujours resté dans l’ombre, l’inspecteur tait la mort du gangster et le remplace par un sosie, Velu, petit escroc naif.

Le scénario vous est vaguement familier ? C’est tout à fait normal, il s’agit simplement du remake du Billa de Rajnikanth (lui-même remake du Don de 1978, avec Amithabh Bachchan, repris en 2006 par Shah Rukh Khan).
L’on pourrait se perdre dans cette multitude de reprises et douter de leur utilité cinématographique, pourtant, il en existe bien une. Niveau scénaristique, il faut être honnête, le film est plutôt basé sur Don 2006, et n’a pas hésité à couper dans l’intrigue les retournements les plus intéressants.
Quel intérêt alors peut-on trouver à ce Billa si le suspense n’y est pas ?

Avant toute chose, il faut louer l’audace de Vishnuvardhan pour avoir osé reprendre Billa, interprété en 1980 par LA Superstar Rajnikanth, alors qu’il est encore au sommet de sa carrière, qui plus est s’agissant d’un rôle qui lui colle encore à la peau.
Le réalisateur est connu pour avoir offert précédemment aux cinéphiles deux excellents films, Arindhum Aryamalum puis Pattiyal. On peut voir une sorte de continuité dans l’oeuvre de Vishnuvardhan qui, pour l’instant, s’est concentré plutôt sur le monde du crime, même s’il le traite de façon bien différente à chaque fois. Une autre tendance est à noter, le soin de plus en plus important qu’il apporte à la forme, aux couleurs, aux décors, a fortiori aux costumes.
Billa est un véritable régal pour l’oeil, tant pour les paysages de Malaisie qui donnent envie de sauter dans le prochain avion pour s’y rendre, que pour le traitement de l’image, de la lumière. L’ambiance est plutôt classe et occidentale, dominée par le blanc et le noir, dans les costumes ou dans l’architecture et la décoration.
William Ong s’est occupé de la chorégraphie des combats, parfaitement millimétrés, mais aussi des cascades impressionnantes, notamment la course-poursuite en voiture, plutôt rare dans le cinéma tamoul, exécutée par Thalai lui-même…

Objectivement, le point faible de Billa est son scénario trop simple, le spectateur qui a vu Don attend inconsciemment de retrouver les mêmes rebondissements, ce qui le laisse sur sa faim…
En revanche, la forme englobe le fond, ce qui permet de ne pas s’ennuyer, d’être totalement pris par l’action.

Après avoir vu le film, on ne peut s’imaginer personne d’autre qu’Ajith pour reprendre le flambeau de Rajni… Il excelle dans le rôle de Billa, froid, le regard noir (quand il ne porte pas ses lunettes ultra design), posé, monoexpressif, totalement mégalo… l’exact opposé de Velu, naïf, adorable, farceur, maladroit. L’une des meilleures scènes est sans conteste l’entraînement que Jaiprakash impose à Velu pour lui apprendre à devenir Billa, pleine d’humour. Ces deux personnages permettent d’appréhender la palette d’Ajith, qui peut passer du gangster stylé à l’homme du quotidien en un clin d’oeil.
Nayantara a définitivement gagné ses galons d’actrice à la mode grâce à ce film. Depuis Billa, les propositions pleuvent pour la belle demoiselle ! Non pas qu’elle fasse montre d’un talent exceptionnel pour le jeu, il n’y a ici qu’à savoir poser dans des tenues courtes et près du corps, le visage fermé… mais le plus gros buzz autour de la jeune fille est sa désormais fameuse apparition autour de la piscine en bikini.
Namitha, qui est également de la distribution, n’a qu’à bien se tenir ! C’est décidément un grand mystère pour moi de comprendre comment un réalisateur peut engager cette "actrice" . Elle ne possède qu’une moue à son éventail de jeu, et passe tout le film à se trémousser en ayant oublié de mettre un pantalon… Elle devrait ajouter une touche de glamour au film alors qu’elle ne fait que rendre certaines scènes plutôt vulgaires.
Dernier bémol en ce qui me concerne, le jeu de Prabhu dans le rôle de Jaiprakash, simplement insupportable ! Il passe son temps à manger et paraît aussi à l’aise dans cet environnement léché qu’Ajay Devgan dans un spectacle comique…

L’un des plus gros points forts de Billa est sans conteste sa musique. Yuvan Shankar Raja a été chargé d’habiller le film et il remplit parfaitement sa mission pour sa troisième collaboration avec le jeune réalisateur. Aucune chanson n’est à jeter dans cet album, même le thème est superbe, entêtant, et colle parfaitement à l’ambiance. YSR nous offre une bande originale extrêmement moderne, teintée de musique électronique.
Certains puristes ont crié au scandale avec sa reprise du My name is Billa de Rajni, arrangé de façon fort entraînante (une fois que vous l’aurez dans la tête, il sera difficile de chantonner autre chose). Vetalaya Potendi et Seval Kodi vous donneront sûrement envie de danser avec leurs mélodies très rythmées.
Si la musique est parfaite, on ne peut pas en dire autant des clips. Entendons-nous, esthétiquement parlant, Nirav Shah, le directeur de la photographie a simplement fait un travail fantastique, avec le paysage malaisien en toile de fond. Le problème vient des chorégraphies, trop simples, qui ne vont pas avec le côté "branché" du son. Ajith, qui peut être un très bon danseur (comme l’atteste notamment sa performance dans Varalaru), paraît cette fois-ci peu à l’aise avec les mouvements, pourtant pas extraordinaires. On a toujours la désagréable impression d’un petit décalage dans les pas, comme un sous-titre décalé, cela peut devenir agaçant pour certains. Enfin, dernier point négatif, l’item number de Rose Down sur Sei, qui ne rend pas justice à la chanson, pourquoi donc avoir engagé une fille qui ne sait pas danser pour un item number ?

Billa 2007, 27 ans après celui qui a consacré Rajnikanth comme Superstar, a simplement permis à Ajith de montrer qu’il reste l’Ultimate Star. De plus, le film fait entrer le cinéma tamoul dans une nouvelle ère, le masala moderne. Les mêmes ingrédients qu’avant, avec un soupçon de classe en plus. Le film visait d’ailleurs très clairement et sans complexe le spectateur urbain. Billa pourrait très bien avoir été réalisé par une équipe américaine, et pourrait même plaire au public non-tamoul. C’est ce sur quoi compte toute l’équipe du film qui se rend à Cannes pour la projection au marché du film de Billa.
Qui sait, s’il séduit un distributeur français, nous pourrions avoir le plaisir de le voir sortir dans nos salles, sous-titré, voire doublé ! Rêver ne fait pas de mal !

Billa est donc un film qui en met plein les yeux, agréable à regarder, à écouter, à voir pour passer un bon moment de détente, en laissant un peu sa logique et sa connaissance des précédents opus à la porte.

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