Baadshah
Traduction : Roi
Langue | Hindi |
Genre | Film d’action |
Dir. Photo | Thomas A. Xavier |
Acteurs | Shah Rukh Khan, Amrish Puri, Rakhee Gulzar, Divya Dutta, Johnny Lever, Twinkle Khanna |
Dir. Musical | Anu Malik |
Paroliers | Javed Akhtar, Sameer |
Chanteurs | Alka Yagnik, Anu Malik, Abhijeet Bhattacharya |
Producteurs | Bhawar Jain, Girish Jain |
Durée | 168 mn |
Shah Rukh Khan le ‘BaadShah’ (empereur) de Bollywood, s’offre en 1999 le luxe d’un film éponyme… Le luxe ? pourtant on ne peut pas dire que ce film fasse totalement honneur à la superstar de Bollywood. On se demande même pourquoi il a accepté ce scénario bouffon après des films aussi sensibles que Kuch Kuch Hota Hai et Dil Se. La réponse est peut-être dans cette volonté affichée d’être avant tout un entertainer : après des films plutôt sérieux, il renoue avec la franche comédie dans cette parodie de film d’action.
Il incarne Baadshah, un détective privé entouré d’une bande de sympathiques bouffons qui lui servent surtout de figurants et de déménageurs. Baadshah et un pseudonyme apparemment répandu, car c’est aussi celui d’un agent des services secrets chargé d’enquêter sur le projet de meurtre d’une femme politique incorruptible. Après quelques quiproquos, notre Baadshah va devoir mener de front sa propre enquête et celle des services secrets ; il se retrouvera même à la place du tueur, le scénario ne reculant devant aucun sacrifice.
C’est d’ailleurs là que le bât blesse, le scénario en fait des tonnes et nous met ce pauvre Baadshah dans un maximum de situations toutes plus invraisemblables les unes que les autres, certaines étant carrément de mauvais goût, comme lorsqu’il se fait passer pour un pauvre aveugle pour séduire une jeune fille et mieux la jeter ensuite - tout ça pour passer les deux tiers du film à essayer de la reconquérir.
Pourtant il faut reconnaître qu’on ne se perd jamais alors que trois histoires s’entrecroisent constamment et finissent par se rejoindre de façon assez adroite.
La mise en scène d’Abbas-Mustan est le grand atout du film, car les réalisateurs arrivent à faire le grand écart entre des scènes caricaturales qui ont une vraie portée comique, et des scènes d’action qui renferment une authentique tension dramatique. Dès les premières images on se surprend à sourire souvent, et puis plus du tout dans la dernière partie du film où le drame se noue, la partie la plus réussie, qui emprunte certes à Rush Hour, mais qui est remarquablement menée et nous fait oublier qu’on est dans une parodie.
On sent que Shah Rukh Khan s’est régalé à endosser les rôles de Baadshah : détective à la Roger Rabbit, vrai-faux caïd mal rasé aux Ray-ban miroirs, apprenti James Bond ou Panthère Rose qui s’emmêle dans ses gadgets, séducteur invétéré, plouc gaffeur, héros prêt à se sacrifier, c’est un véritable florilège ! C’est juste dommage qu’il se croie obligé de surjouer, de faire le clown plus que nécessaire.
On retiendra surtout de Twinkle Khanna sa perruque aux cheveux courts, qui lui va à ravir. On retrouve Amrish Puri en méchant, Johnny Lever en comique, rien de surprenant de ce côté. Je préfère les "caïds" du début du film, franchement rigolos. Et surtout j’ai un faible pour le personnage de la « chief minister », magistralement incarnée par Rakhee Gulzar, pourquoi Bollywood ne met-il pas plus souvent en scène ce genre de femme forte et digne ?
Les clips sont très années 90 : costumes démodés, chorégraphie qu’on a déjà vue cinquante fois, alpages suisses… Mention spéciale quand même à Baadshah ô Baadshah avec la tenue de SRK avec les papiers d’aluminium sur les pectoraux (je veux dire, sa tenue d’envahisseur de l’espace), c’est un must !
Cela dit, la musique d’Anu Malik fait partie des bonnes surprises du film, elle est divertissante sans prétendre à autre chose, mais entraînante, très agréable à écouter, ce qui n’est pas (plus ?) si courant. Les chansons Woh larki jo sabse alag hai et Baadshah ô Baadshah sont mes préférées, le genre qui donne la pêche et qu’on fredonne avec plaisir. Main to hoon pagal est chantée en partie par le Shah lui-même et c’est plutôt mieux que Apun Bola dans Josh.
Un bon divertissement, surtout à prendre au second degré, mais il n’y a là aucune ambiguïté, le film lui-même ne se prend pas au sérieux. A éviter quand même si vous développez une allergie au Shah…