]]>

Un nouveau départ

Publié jeudi 6 octobre 2005
Dernière modification mardi 14 mars 2006
Edito lu 453 fois

Par Athama, Dahlia, Gorkita, Maguy, Suraj 974

Athama, Rédac’chef : Fantastikasia se donne un nouveau départ avec cette fois-ci une participation plus active des chefs de rubrique dans l’esprit éditorialiste. Ils vous livrent à chaud leur vision du cinéma asiatique. Je me bornerai à commenter avec parcimonie l’actualité de ce cinéma et peut-être aussi à partir en vacances (?), à la retraite (?) ;o). Néanmoins et avant tout, je ne peux que partager avec vous mon incompréhension vis à vis de la programmation de Bodega Films qui a reporté Veer Zaara à l’année prochaine, probablement pour le lancer lors du Bollywood Day. C’est dommage, la rentrée est un moment propice pour se réchauffer aux couleurs chaudes de ce film. J’ai reculé à maintes reprises mon visionnage du film en DVD pour pouvoir bénéficier du grand écran, vous pouvez comprendre ma déception.

Septembre a été cependant un mois merveilleux du point de vue cinématographique et humain puisque votre serviteur a pu approcher Tony Jaa, venu en France pour promouvoir son prochain film Tom Yum Goong. La rencontre avec la culture thaïe demeure assurément un petit moment de bonheur.

Maguy Chef de rubrique Hong Kong : Que dire du cinéma chinois, et plus particulièrement hong-kongais ?

Aujourd’hui, ces films ont à leur sortie un succès assuré. Le cinéma chinois est entré dans les mœurs en France, et je dirais même presque dans le cœur des français. Eh oui, ça y est, une grande partie des cinéphiles est à présent conquise par la Chine et ses films. Il n’y a pas vraiment de quoi s’en étonner : Hong-Kong a réussi à séduire grâce à sa diversité et sa capacité à s’adapter à toutes sortes de publics. Vous voulez de l’action ? Le choix sera difficile : vous en aurez à gogo avec Andy Lau, Jackie Chan (à l’affiche de The Myth, bientôt en salle), Tony Leung, les réalisateurs Tsui Hark (bientôt en ligne de mire avec 7 Swords qui sort le 30 octobre en France) ou Johnnie To et bien d’autres encore… Les balles siffleront à vos oreilles (vive le Dolby Surround !) et vous serez à coup sûr pris dans des intrigues bien ficelées ! Du romantisme ? Vous serez servi avec, par exemple, Wong Kar Waï, ses amoureux exacerbés, ses réverbères presque éteints et ses escaliers mal éclairés, désormais célèbres. De l’historique ? Qui ne connaît le fameux Tigre et Dragon de Ang Lee, ou encore la plupart des œuvres de Zhang Yimou (Hero et Le secret des poignards volants entre autres), où les décors et les costumes frisent la perfection et où les envolées (lyriques ?!) des acteurs laissent le spectateur pantois.

S’étant fait connaître grâce à ses films de kung-fu (qui ont largement inspiré toute une génération de cinéastes de toutes origines), le cinéma chinois est maintenant un art avec lequel il faut compter. On ne dénombre plus les entrées des films à présent, et il n’est pas rare qu’un film chinois se classe très vite en Occident au rang de blockbuster. Espérons pourtant que ce succès qui semble inébranlable et bâti sur des bases solides continue à faire des siennes dans nos salles, pour notre plus grand plaisir. Rappelons en effet que le cinéma chinois est en déclin sur place, et fortement concurrencé par Hollywood… Je préfère voir cela positivement en parlant d’échange et de partage de cultures cinématographiques ! Quoiqu’il en soit, longue vie au cinéma chinois !

Si Hong-Kong (et la Chine plus généralement) a réussi à s’établir de façon assez sûre aujourd’hui en Europe, il n’en est pas de même pour toutes les autres productions cinématographiques en provenance d’Asie, comme du Viêt-nam, qui n’en sont pour certaines qu’à leurs balbutiements en matière de 7e art. Celles-ci n’en méritent pas moins un intérêt aussi soutenu, même si elles ne proposent sans doute pas un panel de genres aussi varié et divers que leurs voisines chinoises.
L’introspection est souvent de mise pour ces réalisations, qui mettent beaucoup en avant leur côté « cinéma d’art et d’essai ». Les réalisateurs étant peu nombreux, on ne peut reprocher à ces pays le nombre peu élevé de productions par an, cependant le célèbre adage « la qualité vaut mieux que la quantité » peut sans aucun doute être appliqué ici ! Ce cinéma mérite amplement qu’on le découvre avec délectation, car il contient des trésors insoupçonnés ; émotions et subtilités sont au rendez-vous ! Pour une belle entrée en matière, pourquoi ne pas en profiter cet automne pour découvrir le cinéma vietnamien sous toutes ses coutures à l’auditorium du musée Guimet. Et si, comme je l’espère, ce cinéma vous ouvre de nouveaux horizons, je vous encourage à venir les partager en les mettant en ligne avec toute l’équipe de rédacteurs de Fantastikasia.net cette année !

Dahlia Chef de rubrique Corée : Au vu de sa présence dans les salles et les festivals aujourd’hui, difficile de passer à côté du cinéma coréen. Un cinéma varié, qui touche à tous les genres et qui semble faire mouche avec ses comédies, particulièrement ses comédies romantiques. Un cinéma en pleine expansion depuis quelques années, pas seulement parce qu’il s’exporte de plus en plus, mais parce que le public coréen répond présent.

L’intérêt grandissant pour ce cinéma peut s’expliquer par le traitement des thèmes, comme par l’aspect plus abordable qu’il revêt sans doute pour les Occidentaux, puisque les films prennent parfois des accents plutôt hollywoodiens. On pourrait se montrer curieux des histoires qui trouvent écho dans le public de part et d’autre. Or, les spectateurs coréens paraissent particulièrement sensibles aux films qui traitent de la division Nord/Sud - ces derniers constituant la moitié du top 10 des films les plus vendeurs - ainsi que de faits réels. Et s’ils semblent friands de comédie, en revanche, ils adhèrent moins aux films plus fantastiques ou de science-fiction, contrairement au public nord-américain.

Cet intérêt pour ce cinéma coréen ne se mue pas pourtant en passion. Pas d’engouement particulier pour tel acteur ou tel réalisateur, à part peut-être Park Chan-Wook. Alors que le cinéma de Hongkong ou certains réalisateurs japonais ont su trouver des fervents, le cinéma coréen n’avive pas encore de flamme. Sans doute lui reste-t-il à marquer son style propre. Coincé encore entre la Chine et le Japon…

Gorkita Chef de rubrique Japon : Made in Hollywood, Japan
Même après sa sortie en France en avril 2001, Ring est resté un film confidentiel, les aficionados qui le connaissaient par ouï-dire depuis des années se précipitèrent pour aller le voir, mais l’oeuvre de Hideo Nakata etait loin d’être un phénomène populaire. Cinq ans après, la situation est toute autre. Ring est une franchise connue, un classique auquel on compare les nouvelles productions. Que s’est-il passé entre temps ? Bien sûr Ring 2 est sorti, mais ce n’est pas l’explication. Une bonne part de la reconnaissance de Ring est en réalité due à la sortie en février 2003 de The Ring, son remake US. Porté par une campagne de pub bien plus efficace que celle de l’original, le film de Gore (!) Verbinski fait parler de lui, avec 600 000 spectateurs en 3 semaines. En France, cela crée un mini-effet de retour à l’envoyeur, et le film de Nakata y acquiert une nouvelle visibilité. La version américaine aura ainsi aidé à révéler au grand public français l’oeuvre originale.

Depuis, le système s’est répété : Ringu/The ring n’était que le premier d’une série. On a assisté à la sortie dans les salles françaises de The grudge puis tout récemment de Dark water. Ce dernier se place même en troisième place du box-office français quand j’écris ces lignes, alors que l’original avait eu un succès très modéré (près de 3 fois moins d’entrées à Paris la première semaine que le remake US). Plus préoccupant Ju-on, l’original de The grudge, n’a quant à lui jamais eu l’honneur des salles françaises, pas plus que sa suite… Plus généralement, parmi les trois plus grands succès du box-office nippon 2004, seul Le château ambulant a été diffusé en France. Ni Crying Out Love in the Center of the World ni Be With You n’atteignirent nos écrans.

Si l’on peut considérer que le phénomène des remakes a des "effets secondaires" positifs sur la visibilité du cinéma japonais en faisant découvrir les originaux au grand public, on peut cependant s’inquiéter de ne plus voir distribuer à terme que les versions américanisées, censément mieux adaptées à nos esprits occidentalisés…

Suraj Chef de rubrique Bollywood / Kollywood : Cette rubrique a subi cet été quelques remaniements importants au sein de l’équipe. Vous n’en verrez rien paraître sur le site, mais en coulisse les rôles ont changé.
Fantastikasia peu à peu évolue et se perfectionne, tout en prenant une importance grandissante, pour vous offrir un contenu toujours meilleur.
Tout d’abord, Ganesh a décidé de céder sa place de Chef de Rubrique Inde et j’ai été choisi pour lui succéder, dans le même temps la rédaction a accueilli un nouveau rédacteur en la personne de Laurent, à qui nous souhaitons la bienvenue. Enfin, l’équipe s’est agrémentée de deux correctrices supplémentaires. Tout cela devrait permettre de développer davantage cette partie phare de Fantastikasia, avec à court terme l’« étoffage » des rubriques Traduction de chansons Hindi et maintenant Tamoul (un travail qui a déjà commencé, n’hésitez pas à aller y jeter un œil), et à plus long terme la création d’une rubrique « Musique » où seront abordées les Bandes Originales des films.

Petit à petit Bollywood se fait sa place en France aux côtés des autres cinémas d’Asie, les sorties en salles se multiplient. Après Lagaan, Devdas, Swades, Kal Ho Naa Ho (New-York Masala) vous pourrez très bientôt voir Sholay (en novembre si tout va bien), puis Black et Veer-Zaara en 2006.
Une situation paradoxale comme l’indiquait Ganesh dans son édito du mois dernier, car cette apparition du cinéma Hindi en Europe se fait au détriment de son aura sur son propre territoire. Les succès retentissants cette année de films régionaux comme Chandramukhi et Anniyan qui ont atteint des chiffres astronomiques qu’on pensait jusque là uniquement accessible à Bollywood, en attestent : les temps changent, les cinémas régionaux (tamoul et telugu surtout) prennent une importance qu’on ne peut plus ignorer. Qui sait si un jour ils ne seront pas distribués en France comme le sont les films Bollywood… imaginez Kaadhal ou Anniyan à l’affiche d’une grande salle parisienne comme l’UGC des Halles…

Fantastikasia a été le premier à vous parler des films populaires hindis aujourd’hui disponibles dans la grande distribution en France -et dans les DOM- et sortis normalement au cinéma. Nous continuerons et essayerons aussi de développer la partie cinémas populaires régionaux, en particulier Tamoul (Kollywood) ce qui serait déjà très bien, mais aussi pourquoi pas Telugu et Malayalam, dans la mesure où nous pourrons accéder aux films.
Dans l’immédiat, Fantastikasia accueille de plus en plus de nouveaux venus sur son forum, des fans ardents qu’il convient de guider dans leur découverte de cet océan qu’est le cinéma indien. Pour cela d’ici quelque temps nous proposerons un top 100 des meilleurs films Hindis choisis par la rédaction, ainsi qu’un Top 50 tamoul.
D’ici là bonne lecture !

Commentaires
Pas encore de commentaires