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U Me Aur Hum

Traduction : Toi, moi et nous

Bande originale

Jee Le [U Me Aur Hum]
U Me Aur Hum
Saiyaan [U Me Aur Hum]
Phatte
Dil Dhakda Hai
U Me Aur Hum - Part 2

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La critique de Fantastikindia

Par Lafrarie - le 6 juin 2008

Note :
(6.5/10)

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Ajay, en croisière avec ses amis, fait la connaissance de la ravissante Piya, employée sur le navire. Un coup de foudre, quelques pas de salsa, de longues discussions sur le pont et un pieux mensonge vite pardonné sont le point de départ d’une belle histoire d’amour. Piya et Ajay se marient et se dessinent pour eux une vie heureuse et sans nuage.
Jusqu’au jour où Ajay retrouve sa femme hagarde et paniquée au milieu de la route. Piya ne se souvient plus de rien : de son adresse, de son quartier, du numéro de téléphone de son époux. Inquiété par ces trous de mémoire, le couple décide de consulter un spécialiste. Le diagnostic est sans appel et sonne le glas d’un bonheur tout tracé : la jeune femme est atteinte d’un Alzheimer précoce.

Pour sa première réalisation, Ajay Devgan nous propose une romance au schéma narratif des plus classiques. Filmée sous la forme d’un long flash-back, la construction du récit reste au plus près du canevas bollywoodien typique. Deux chapitres aux tons diamétralement opposés, le premier, léger, romanesque avec un soupçon de comédie, le deuxième beaucoup plus dramatique. L’originalité du film viendrait-elle du thème abordé ? Pas sûr. Des films comme Arth ou plus récemment Woh Lamhe traitaient eux aussi de la maladie mentale d’une femme et du désarroi de celui qui l’aime, un sujet cher au clan Bhatt. Pas étonnant donc de retrouver ici Robin Bhatt sous la casquette de co-scénariste.
La spécificité d’U me aur hum découle sans aucun doute du regard d’Ajay porté sur Piya ou, plus généralement, de la caméra de Devgan sur sa femme Kajol. Bien sûr, le spectateur ne retrouvera pas la complicité et l’alchimie du duo de choc que formait l’actrice bengalie avec Shah Rukh Khan, ceci dit la tendresse du couple, qui dépasse le simple jeu d’acteurs, est plaisante à regarder.

L’histoire nous met d’entrée à flot, dans une première partie qui oscille entre la grande époque de "Love Boat"* et une pub pour Costa Croisière. La photo lumineuse renforce cette atmosphère qui sent bon les vacances, l’air iodé et les rencontres amoureuses. On est ravi de retrouver Kajol, à la maturité rayonnante, s’éloignant toujours plus des rôles d’Anjali « électrique » qui l’ont hissés au rang de star. Son personnage tombe progressivement amoureux d’un Ajay maladroit mais déterminé dans ses sentiments, qui s’entoure d’une bande d’amis aux relations de couples bancales. L’idylle puis l’union d’Ajay et Piya s’annoncent sous les plus beaux auspices.

Mais arrive ce deuxième acte qui contraste nettement avec l’univers romantico-maritime du début. Il nous plonge dans l’enfer de la maladie d’Alzheimer et des répercussions tragiques qu’elle peut engendrer. Kajol restitue avec justesse et émotion les symptômes terrifiants de la pathologie. Au même titre que le mal qui ronge Piya, la douleur et l’impuissance d’Ajay sont tout autant mises en valeur. De sa crainte à l’idée de retrouver son foyer, rendu de plus en plus inhospitalier à mesure que la maladie de son épouse progresse, au dilemme auquel il doit faire face entre la sécurité de leur enfant et l’abandon de sa femme.

Autant dire que la pente vers le pathos larmoyant est très glissante, mais Devgan réalisateur évite tant bien que mal de s’enfoncer dans le mélodrame le plus complet et garde toujours en point de mire l’amour et la tendresse que se portent Ajay et Piya, idée très bien retranscrite dans la chanson Saiyaan… Néanmoins, évoquer l’Alzheimer sous un angle glamour finit par décrédibiliser le propos et a pour conséquence un final décevant au goût d’inachevé.
Et les ratés de ce premier long-métrage ne s’arrêtent pas là. En effet, l’acteur-réalisateur, qui incarne souvent avec brio des personnages au caractère trempé et à l’oeil menaçant, est beaucoup moins à l’aise en "indian lover" facétieux. Il agace parfois, ennuie souvent mais ne fait jamais rêver, ce n’est finalement que dans le drame que son personnage se révèle. Il a heureusement l’énorme avantage d’avoir pour épouse une actrice d’envergure qui illumine la romance.

Autres faiblesses, les bavardages intempestifs qui alourdissent le rythme du film. On peut reconnaître ici quelques références à un cinéma occidental bavard et analytique mais l’effet escompté n’est pas vraiment au rendez-vous et rend certains passages assommants. Enfin, une bande-originale assez moyenne qui, hormis le joli thème de la chanson-titre, n’accroche pas à l’oreille.
Mais qu’importe, on pardonne les balbutiements de cette première oeuvre tendre et grave, une jolie petite comédie romantique aussi douce qu’amère pour laquelle on perçoit toute l’implication de Devgan, mais qui nous permet surtout de revoir à l’écran une Kajol qui se fait beaucoup trop rare.

 

* La croisière s’amuse

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