Samedi : La folie s’empare du Rex
Publié mercredi 3 mai 2006
Dernière modification lundi 8 mai 2006
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Samedi :
De l’avis général, la journée la plus mémorable a été celle de ce samedi. Elle débuta à 9h30 par l’entrée des spectateurs avant la diffusion du formidable classique de Karan Johar, Kuch Kuch Hota Hai. Les 1500 spectateurs déjà présents firent preuve d’un bel enthousiasme dès le réveil, applaudissant les acteurs à leur entrée, battant la mesure sur les chansons et reprenant en choeur les refrains qu’ils connaissaient visiblement par cœur. La fin fut saluée par des hurlements, sifflets et applaudissements à tout rompre. Le ton était donné, et le reste de la journée fut du même niveau.
Après la pause déjeuner, la ferveur du public s’intensifia encore plus avec la projection du méga « blockbuster » La famille indienne.
Comme lors de la diffusion de Kuch Kuch Hota Hai, l’émotion était vive dans la salle, et nombreux furent ceux qui ne purent retenir leurs larmes. Le public était incroyablement réceptif : applaudissements à toutes les chansons, hurlements hystériques à la première apparition de Shah Rukh Khan, Kajol et Hrithik (bizarrement, quelques sifflets pour Kareena Kapoor). Le sommet a été le clip Suraj hua maddam. Quand Shahrukh bouge son corps dans sa chemise transparente devant les pyramides et surtout quand il sort de l’eau tout mouillé, il y a eu comme une explosion de cris hystériques de toutes parts, le sol en tremblait presque. Pour toutes les chansons, une bonne part de la salle chantait les paroles en choeur, en marquant la mesure…
La fête continua sur scène pendant la séquence "spectacle" animée par Esteban. On peut saluer au passage non seulement le professionalisme de l’animateur, mais aussi ses progrès foudroyants en "Bollywood Mania" pour la troisième année consécutive d’animation ! Il a amplement contribué à l’ambiance de folie de ces journées.
Le premier épisode de cette séquence du samedi était une heureuse surprise : un reportage sur la folie de mercredi. Ce pré-montage des images filmées par les différentes caméras présentes au Rex et au Virgin a rallumé pour quelques minutes la folie du 26, qu’on croyait éteinte. Une manière de permettre à ceux qui n’avaient pu obtenir leur place pour l’ouverture de se faire une idée de ce qu’ils avaient raté. C’était véritablement impressionnant, surtout au Virgin et sur les Champs-Élysées qui n’avaient sûrement pas connu une telle marée humaine depuis longtemps.
Puis une succession de danses et de chants aux couleurs de l’Inde s’enchaînèrent. En ouverture, un spectacle de Bharat Natayam enchanta la salle, suivi d’une belle performance d’Aparna sur Tere Liye.
La danseuse Tulika interpréta la chanson San Sanana d’Asoka. Déjà chauffée par ces performances, la salle s’enflamma pour le groupe Desi Crew, composé de danseurs punjabis dont le dynamisme se communiqua au public - certains se levèrent pour danser devant la scène et dans les allées. Aparna revint, accompagnée de Ramesh, pour nous chanter Kuch Kuch Hota Hai, reprise en choeur par le public. La troupe de Marlène présenta ensuite sa chorégraphie pour le très rythmique Dhoom Machale. Aparna remonta alors sur la scène, accompagnée cette fois de Tulika, pour interpréter la merveilleuse chanson de Devdas Silsila ye chahat ka. Un moment de grande classe.
Pour conclure ces prestations scéniques, la troupe Namaste dansa sur divers titres issus du répertoire musical hindi et tamoul, dont Kajra Re qui fut salué par une ovation. Leur performance très appréciée électrisa encore plus la salle décidément très réceptive.
S’ensuivit une séance de karaoké géant qui déchaîna la foule déjà chauffée à blanc. Sur l’immense écran du Rex passaient les clips de films aussi populaires que La Famille Indienne et Kal Ho Naa Ho, avec les paroles défilant en bas pour que le public puisse chanter en choeur des titres fédérateurs tels que Bole Chudiyan, Shava Shava, Mahii Ve, choisis à l’applaudimètre (ou devrais-je dire au hurlomètre ?!). La troupe Namaste revint improviser une danse au pied de l’écran. Et, dans la ferveur du moment, sur la dernière chanson, Esteban appela le public a prendre d’assaut la scène pour danser dans une joyeuse pagaille, mélangé aux vrais danseurs des différentes troupes.
Après cette véritable folie furieuse, chacun regagna sa place et essaya de reprendre ses esprits pour assister à la diffusion très attendue de l’inoubliable classique d’Aditya Chopra Dilwale Dulhania Le Jayenge. Onze ans après sa sortie, il possède toujours la même force : il a suscité une intense émotion et un réel engouement dans la salle archi comble. Chaque chanson était accueillie par une frénésie d’applaudissements… Et que dire de Tujhe dekha to ye jana sanam, LA chanson culte, qui reçut une ovation, un véritable tonnerre d’applaudissements et de hurlements, chantée en chœur par près de 3000 personnes… Il fallait être là pour le croire. Beaucoup étaient restés rien que pour cette chanson (et la célébrissime séquence où SRK rejoint Kajol dans les champs de colza) et sont partis juste après pour attraper les derniers métros.
Il faut noter que, malgré l’heure tardive, sans même se soucier de comment ils allaient rentrer, beaucoup ont préféré rester savourer pour la première fois sur un grand écran français le film le plus culte de ces 20 dernières années. La fin fut elle aussi mémorable : lorsqu’Amrish Puri dit les mots tant attendus, Jao Beti, Jao, laissant Kajol rejoindre Shah Rukh Khan dans le train, la salle a littéralement explosé, applaudissant à tout rompre dans une clameur comme on n’en avait pas entendu depuis le premier but à la coupe du monde 98 (au moins).
Pour clore la journée, quelques centaines d’irréductibles fans d’angoisse restèrent frissonner devant le film de Ram Gopal Verma, Bhoot, pendant que d’autres frissonnaient dehors à la recherche de taxis pour rentrer chez eux.
Ce samedi fut réellement mémorable tant par la sélection des films (cultes et connus de tous) que par l’ambiance de la salle (folie furieuse à tous les étages), ou l’affluence du public (énorme). Sans aucun doute la journée la plus folle de cette semaine. La communion entre le public et les films était totale. Du côté de l’organisation, la folie était au moins équivalente à celle de la salle, avec bien des délires inracontables ici (voyez le blog pour les découvrir). L’équipe de Fantastikasia, complètement survoltée tout au long de la journée dans son rôle improvisé de chauffeuse de salle, n’y était probablement pas étrangère.