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Le froid réchauffé par Bollywood ?

Publié mardi 14 mars 2006
Dernière modification mercredi 15 mars 2006
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Par Athama, Dahlia, Gorkita, Suraj 974

Athama Rédact’Chef : Un mois de mars très asiatique qui s’offre une légende venue de la Chine ancestrale. Chen Kaige vient nous éblouir (?) avec ses Cavaliers du vent (on suppute qu’il existe une version parodique et remontée de son film qui circule sur Internet au grand dam du réalisateur), tandis que le Japon captive déjà certains spectateurs par ses Mémoires d’une Geisha. Mars qui accueille aussi le festival de Deauville et une programmation sans surprise, habitée par le Totoro.

Avril se découvrira de beaucoup de fils, puisque l’ambiance va devenir torride ! Bollywood se déplace à Paris et au Grand Rex, s’il vous plaît ! Fantastikasia ne chômera pas et, pour cette troisième prise Bollywood, nous serons présents. Ah oui, ne nous écrivez pas pour obtenir des places aux invitations de la soirée du 26 avril, nous n’en avons pas. Inutile donc de faire le siège de ma boîte mail !

Suraj - Bollywood & Kollywood : Chaque mois, on est témoin de l’installation de plus en plus forte de Bollywood en France. Le cinéma hindi se fait sa place.
D’abord réservé aux seules personnes originaires du sous-continent indien et de l’outre-mer (Ile de la Réunion, Ile Maurice…), il a peu à peu conquis le public français au fil des sorties cinémas de Lagaan, Devdas puis Swades. Mais le plus intéressant est que ce changement d’attitude est réciproque. Aujourd’hui, l’intérêt est tel que l’ambassade de France en Inde incite les producteurs et réalisateurs indiens à venir tourner ici. A l’heure où vous lisez ces lignes, Shah Rukh Khan serait à Paris pour tourner dans le plus grand secret certaines scènes de son prochain film tant attendu, Don.
Un changement tout à fait révélateur de l’attitude nouvelle des Indiens qui n’hésitent plus à se déplacer à l’étranger pour promouvoir un cinéma qui se rentabilise désormais difficilement dans son seul marché intérieur. Le temps où les films réalisaient des chiffres astronomiques en étant diffusés pendant des mois et des mois à travers tout le pays, depuis les villes jusqu’aux campagnes, et touchant la totalité de la population indienne, des paysans jusqu’aux riches citadins, est terminé. Désormais, à l’ère de la mondialisation, si un film reste trois semaines à l’affiche, il est considéré comme un succès. Les grands succès d’aujourd’hui réalisent des chiffres qui, il y a 20 ans, les auraient fait passer pour des « semi hits » aux résultats moyens. Les films sont de plus en plus rentabilisés grâce aux spectateurs hors Inde, principalement aux Etats-Unis, au Royaume Uni, en Australie et dans les pays du Golfe, c’est-à-dire que 12% du public réalise 80% des recettes. Et ces amateurs de cinéma hindi ne sont plus seulement issus de la diaspora indienne fortunée, mais aussi des autres cultures, moyen-orientale depuis longtemps, occidentale de plus en plus. Il ne faudra donc plus s’étonner si les évènements se multiplient en France et en Europe dans un futur proche : Bollywood est parti à la conquête du monde !

Nous pourrons le constater très bientôt ici même, en France, dès avril prochain, avec la Bollywood Week.
Après le Bollywood Day et le Bollywood Week-End, qui furent de francs succès, Carlotta-Bodega films passent à la vitesse supérieure. Pendant une semaine entière seront projetés des films Bollywood dans la belle salle du Grand Rex à Paris. Un programme ambitieux, qui propose essentiellement des films issus de la maison de production YashRaj Films, parmi lesquels bon nombre de classiques, dont deux avant-premières très attendues : Black, projeté en clôture, qui sortira cet été dans les salles, et Veer-Zaara, projeté en ouverture, qui sortira dès ce printemps.
Pour l’ouverture, Carlotta-Bodega Films ont frappé fort, puisque les principaux acteurs et le réalisateur seront là en personne pour présenter le film au public !! Soit rien moins que Shahrukh Khan, Rani Mukherjee et Preity Zinta, les trois plus grandes stars indiennes actuelles, et Yash Chopra, réalisateur incontournable du cinéma hindi de ces 30 dernières années. Une première à ne pas rater ! D’ailleurs, la réservation a été prise d’assaut et à fin février, il ne restait déjà plus de places.
Fantastikasia est bien entendu partenaire de l’évènement et participera à la promotion ainsi qu’à l’accueil durant cette semaine exceptionnelle. Dès maintenant, vous pouvez lire notre dossier à ce sujet, qui s’étoffera au fur et à mesure de l’approche de l’évènement. Consultez-le régulièrement !

Dahlia - Corée : Le cinéma du pays du matin calme, à cette image, s’est taillé sa place tranquillement, mine de rien. Et force est de constater que ce cinéma a toujours le vent dans les voiles. On s’intéresse donc maintenant à son histoire pour mieux connaître le cheminement du septième art et pour découvrir le pays et ses gens, au travers de l’oeil des cinéastes. Ainsi, après la Cinémathèque française l’an dernier et son 50 ans de cinéma coréen en 50 films, la Cinémathèque québécoise y va en ce mois de mars d’un Regard sur le cinéma coréen, plus modeste, mais qui constitue un premier pas vers la découverte. Et toujours en mars, à Laval, en Mayenne, se dérouleront les Reflets du cinéma coréen qui seront aussi une occasion de connaître les artisans derrière les films.

Et voyons comment la production coréenne se comportera chez elle et ce qu’elle nous réserve, maintenant que le quota de films étrangers, qui restreignait le nombre de films d’ailleurs présenté dans le pays, est réduit, pour le plus grand bonheur des États-Unis, il va sans dire. En contrepartie, le gouvernement investira 400 milliards de wons (soit 342 millions d’euros ou 412 millions de dollars US) pour soutenir l’industrie nationale, par le financement de films, la construction de salles pour le cinéma d’art et d’essai, et la vente des films à l’étranger. Il reste donc à voir quelles seront les répercussions de ce changement à l’échelle nationale et internationale. Le marché du film coréen est dynamique et en pleine expansion. On ne peut qu’espérer que cette nouvelle « guerre des films » stimule les créateurs et nous apporte de belles surprises.

Gorkita - Japon : En ce début d’année, jetons un oeil sur les succès du cinéma japonais en 2005.

Le film ayant fait le plus d’entrées, et de loin, au pays du soleil levant est la perle de Miyazaki Le château ambulant. Le dernier sorti des studios Ghibli cumule des recettes plus de deux fois supérieures à celles de Star Wars III, 2ème du box-office. Ce n’est pas une surprise, les films Ghibli ayant toujours beaucoup de succès, mais c’est néanmoins une bonne nouvelle pour les studios Ghibli qui sont devenus une société indépendante en mars. Ghibli était jusque là une division de l’entreprise Tokuma Shoten. Cette bonne santé de l’animation est confirmée par les très bons résultats de Pocket Monster Advance Generation : Myuu to Hadou no Yuusha (de l’univers Pokemon) et Detective Conan : Strategy Above the Depths (le neuvième long-métrage consacré au Détective Conan !).

Animation en forme donc, et une présence de plus en plus grande des mangas dans les cinémas nippons. En effet, les adaptations cinéma « live action » (avec de vrais acteurs) de mangas se multiplient, et 2005 est marquée par le succès incroyable de Nana. Il s’agit d’une adaptation du très populaire manga de Yazawa Ai, publié aux Éditions Delcourt, contant l’histoire d’une punkette et d’une étudiante toutes deux nommées Nana et vivant sous le même toit. Mais le succès de Nana ne se limite pas au film, le manga et les CD tirés du film ont eux aussi été numéro 1 des « charts » !
Densha Otoko est un autre exemple de succès multi-support. D’abord publiée sur Internet, cette histoire d’amour pathétique d’un jeune otaku a d’abord donné lieu à un roman, des mangas, puis un film et enfin une série télé ! Ces derniers ont connu un succès retentissant, conduisant même jusqu’à une acceptation au sein de la société japonaise des otakus, ces jeunes gens effacés, enterrés dans leur appartement et passionnés de manière obsessionnelle de manga/animés et autres idoles…

Pour terminer ce tour d’horizon des succès 2005, juste un mot sur une franchise qui n’en finit pas de marcher : les « Bayside Shakedown ». Deux des films dérivés de cet univers figurent au palmarès des dix plus grands succès japonais de l’année. On notera enfin la présence de plus en plus marquée du cinéma coréen avec les excellents résultats de April Snow, A Moment to Remember et Windstruck.

En conclusion, on ne peut que souhaiter que les succès japonais soient plus nombreux à atteindre les salles françaises. En effet, parmi les dix films japonais ayant le mieux fonctionné en 2005, seul Le château ambulant a pour l’heure été exploité en France…

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