]]>

I AM (test DVD)

Publié vendredi 8 juin 2012
Dernière modification vendredi 8 juin 2012
Article lu 2270 fois

Par Amanpreet, Mel

Rubrique Tests DVD
◀ Paheli (L’énigme)
▶ Dushman, test DVD

La sortie par un éditeur français d’un film indien est toujours un évènement. Cette fois, Epicentre Films, spécialisé dans le cinéma d’art et essai, a choisi d’ajouter I Am à son catalogue exigeant.

La réalisation du DVD a suivi les standards actuels : une jolie jaquette et le catalogue de l’éditeur à l’intérieur de la boite.

JPEG - 61.7 kio
I Am recto-verso
JPEG - 68.1 kio
L’intérieur de la boite avec le catalogue Epicentre Films

Une fois le DVD inséré dans le lecteur, quelques bandes annonces de films distribués par Epicentre Films se lancent automatiquement. Il est heureusement possible de les passer pour arriver au menu principal du film. Ce dernier propose l’essentiel, sauf une entrée pour accéder directement aux chansons. Dommage…

JPEG - 92.1 kio
Le menu principal

L’image

La première surprise vient de la qualité de l’image. Elle est tout à fait celle qu’on peut attendre d’un DVD aujourd’hui. L’image est progressive, respecte le format 2.35 d’origine, et s’affiche correctement sur un téléviseur 16:9ème ou 4:3. La pellicule utilisée dans le master n’est aucunement abîmée et il n’y a pas de défaut flagrant aux changements de plans. Il n’y a pas non plus de publicités insérées par endroits. Après avoir supporté tant de films indiens de qualité médiocre, celui-ci fait plaisir.

Les images sont le plus souvent nettes et lorsqu’un peu de flou apparait, on se prend à soupçonner le film lui-même et pas la réalisation du DVD.

JPEG - 50 kio
Megha et Afia dans I Am Aifa

Le film lui-même est entaché d’un grain assez important, sans être excessif, qui n’a pas été réduit lors de la conception du DVD. Il s’agit vraisemblablement et comme souvent d’une décision artistique qu’on appréciera ou pas (certains appellent ça du fourmillement). Moi j’aime bien. L’encodeur vidéo un peu moins.

La compression a été réalisée à débit variable dans les règles de l’art. Malheureusement, il restait de la place sur le DVD et un débit un peu supérieur n’aurait pas été une mauvaise idée.

JPEG - 49.6 kio
Une compression à débit variable

Un œil très exercé pourra apercevoir quelques blocs et quelques aberrations chromatiques par moment, mais rien de grave ni de gênant. Les défauts les plus importants sont visibles lors des lents mouvements de caméra, mais là encore, il est probablement nécessaire d’avoir l’habitude de ce genre de problèmes pour les remarquer.

JPEG - 27.2 kio
Une des pires images. Ce n’est pas flagrant n’est-ce pas ?

Le film a été tourné exclusivement en décors naturels et pour une grande partie, en intérieurs. La lumière n’est pas éclatante et les couleurs sont peu saturées, ternes diront même certains. A l’évidence, Onir n’a pas cherché à faire beau ou tape-à-l’œil. Le DVD rend parfaitement cette ambiance générale grave et parfois un peu lourde.

JPEG - 50.1 kio
Jai et Omar dans I Am Omar

Le son

Le DVD ne propose qu’une piste audio stéréo encodée en AC3 à 192kbits/s ce qui est loin des standards de la plupart des DVD occidentaux actuels. Le son est cependant clair et équilibré. Il convient finalement très bien à ce film basé essentiellement sur des dialogues. L’absence de piste 5.1, de DTS ou d’un débit plus élevé ne m’ont donc absolument pas manqué. Mieux, je ne m’étais pas rendu compte des limitations de la piste audio avant de devoir en déterminer les caractéristiques pour cette critique.

Les sous-titres

Le DVD contient les sous-titres français et anglais et, fait remarquable, les personnes ayant participé à leur élaboration sont créditées au générique de fin (même pour les langues non disponibles sur ce DVD) :

JPEG - 19.9 kio
Auteurs des sous-titres

Le film est presque intégralement sous-titré en français comme en anglais, il ne manque guère que la chanson d’ouverture. Le making-of des bonus, lui-même en anglais, est sous-titré en français seulement. Il est à noter que les sous-titres sont correctement positionnés et ne sont donc pas coupés quelle que soit la configuration du téléviseur.

Pour autant que je puisse en juger, les sous-titres anglais sont de bonne qualité. C’est avec eux que j’avais vu le film initialement, et je n’avais aucunement été gêné. La sortie de la version Epicentre Films a été l’occasion de revoir I Am avec les sous-titres français. D’une manière générale, la syntaxe, la grammaire et l’orthographe sont inattaquables. Le calage et la longueur des textes comme la durée d’affichage sont également irréprochables. La surprise est ailleurs car les quatre parties du film sont traitées différemment :

  • I Am Afia bénéficie de sous-titres absolument parfaits, tout à fait au niveau de ce que j’ai pu voir de meilleur réalisé par les grands noms du sous-titrage français. On oublie instantanément qu’on est en train de lire : on écoute la conversation. Bref, j’ai été emballé.
  • I Am Megha qui suit immédiatement dans le film m’a par contre beaucoup troublé en raison de l’utilisation abusive du vouvoiement. C’est pour moi une source de confusion fâcheuse car elle masque la relation entre les personnages, alors même que le français permet beaucoup de subtilité. Par exemple, Megha à Rubina sont amies d’enfance, or le fait qu’elles se vouvoient laisse à penser qu’elles se rencontrent pour la première fois. Alors on s’habitue, mais c’est dommage…
    Il y a d’autres erreurs, moins graves, et qui peuvent même prêter à rire. Par exemple, dès le début, lorsque Megha arrive en avion à Shrinagar, le chef de cabine termine son annonce par : « Au nom du capitaine Nagpal, du co-capitaine Bindra et de l’équipage, nous vous disons adieu. »
JPEG - 45.5 kio
Rubina est la bonne, une amie d’enfance de Megha ou les deux à la fois ?
  • I Am Abhimanyu : les difficultés sont les mêmes que pour I Am Megha, laissant à penser que les sous-titres sont des mêmes auteurs. Mais le mélange des niveaux de langage est ici … parfois surprenant :
JPEG - 37.9 kio
Abhimanyu emploie un langage châtié avec sa mie
  • I Am Omar retrouve la qualité de la première partie du film. Par exemple, le passage du vouvoiement (lorsque Jai et Omar se rencontrent) au tutoiement (lorsqu’ils passent à l’action) est parfait.
JPEG - 48.4 kio
Parfaitement exprimé, malheureuseusement…

Les suppléments

Les bonus se composent du making-of, d’une courte galerie de photos, d’une petite biographie en français du réalisateur ainsi que de la bande annonce du film seulement sous-titrée en anglais :

JPEG - 70.5 kio
L’écran des suppléments

Le making-of, en anglais impeccablement sous-titré en français, constitue de loin l’aspect le plus intéressant des suppléments. Il est découpé en quatre parties, correspondant aux quatre moments du film. Sa durée est inhabituellement longue (44mn) et il ne cède pas trop aux habituelles auto-congratulations de ce genre d’exercice. Bien sûr, chaque auteur, acteur ou technicien trouve les mots pour dire combien son travail, le film et son réalisateur sont formidables. Mais chacun s’est attaché à décrire les motivations et les choix qui ont présidés à la conception du film. De ce fait, malgré l’absence d’anecdotes amusantes et d’acteurs de premiers plan, on se prend à suivre ce making-of avec beaucoup d’intérêt.

Les différences avec les versions existantes

Avant la sortie de l’édition d’Epicentre Films, il était déjà possible de se procurer le DVD d’I Am car il a été édité au moins par deux fois dans le passé : par Times Music et Junglee Home Video. Les versions PAL et NTSC de Junglee Home Video semblent épuisées et la version PAL de Times Music n’est distribuée semble-t-il qu’en Inde pour environ 250 roupies. La carte bleue n’a pas de frontières, aussi j’ai fait travailler les transporteurs internationaux dans les semaines qui ont précédées la sortie de l’édition Epicentre Films.

Le DVD Times Music ne contient que le film dans une version PAL avec tous les sous-titres européens (français, anglais, allemand, italien et espagnol). Les sous-titres français et anglais semblent être les mêmes que ceux de l’édition Epicentre. Son menu contient par contre une entrée pour les chansons :-)

L’image de ce DVD indien est progressive et de mêmes dimensions que celle du DVD Epicentre Films. Mais dès la première seconde, la différence saute aux yeux : l’image du DVD indien est beaucoup plus floue que celle du DVD Epicentre ! Ne sachant pas à quoi m’attendre, je n’avais pas été trop gêné lors du visionnage de l’édition Times Music, il existe tellement pire dans les DVD en provenance d’Inde. Mais quelle agréable surprise de voir I Am enfin net dès que j’ai introduit le DVD Epicentre Films dans mon lecteur.

JPEG - 31.8 kio
Epicentre Films : net, Times Music : flou

Conclusion

Epicentre Films a produit un DVD de qualité, permettant pour la première fois d’apprécier I Am avec des images nettes et précises. Même si elle n’est pas exempte de défauts, il s’agit à n’en pas douter de la version de référence. Enfin, le long making-of constitue un plus très appréciable permettant d’aborder d’une autre façon l’univers d’Onir, si éloigné des standards de Bollywood.


Fiche technique :

Editeur : Epicentre Films
Format image : 2.35 respecté - 16/9 compatible 4/3
Format DVD : PAL, DVD9, toutes zones
Piste son : version originale stéréo
Sous-titres : français et anglais, (y compris chansons et bonus)
Durée : 1h47
Suppléments : making-of (44mn), galerie photos, biographie d’Onir, bande-annonce
Date de sortie : 5 juin 2012
Test réalisé sur un exemplaire commercialisé

Commentaires
5 commentaires