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Godavari


Bande originale

Tippulu Tappulu
Andamgaa Lena Asalem Balena
Manasa Gelupu
Rama Chakani Sita
Uppongele Godavari
Manasa Vacha

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La critique de Fantastikindia

Par Suraj 974 - le 9 janvier 2008

Note :
(7.5/10)

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Sriram (Sumanth) est un jeune de Rajamundry qui se cherche. Il est très attiré par sa cousine Raji (Neetu Chandra). Tous deux sont très proches mais elle le considère seulement comme un confident et cherche toujours l’âme-soeur. Aussi indécise que lui, elle change d’avis sans cesse. Un jour, son mariage est finalement arrangé avec un jeune diplômé de la police.
Il sera célébré à Bhadrachalam, lieu situé en amont du fleuve Godavari, et particulièrement propice puisque, selon la mythologie, c’est là que le Dieu Rama et la princesse Sita se sont mariés. Raji et son futur mari s’embarquent donc avec toute leur famille sur un bateau en direction du lieu du mariage. Durant cette croisière qui réunit famille, belle-famille et amis, Sriram, témoin du mariage, va devoir « faire son deuil » de son amour impossible, mais va aussi rencontrer Sita, une amie de Raji. Elle est du genre indépendant et, a priori, ils n’ont rien en commun, mais pendant ce long voyage ils vont apprendre à se connaître et à s’apprécier.

Godavari est donc une sorte de récit initiatique, assez classique dans ses grandes lignes, mais qui trouve tout son intérêt dans les rapports humains qu’il dépeint, et dans son contexte original. Tout le film se passe sur un bateau, ce qui lui donne une toute autre perspective que ce que le synopsis pourrait laisser présager. Dans ce microcosme où tous sont obligés de cohabiter, des relations se créent et se défont. Des gens qui ne se seraient jamais parlés en temps normal sont amenés à faire connaissance. Le fait de se retrouver coupé du monde, en pleine nature, amène à l’introspection, à une remise en question de chacun. Celle qui était forte et déterminée va commencer à se poser des questions, celui qui était indécis va trouver des ressources insoupçonnées… les rapports changent et s’entremêlent tout au long de la croisière, et le rythme paisible du bateau n’est entrecoupé que de quelques escales et chansons.

Le scénario suit de façon linéaire l’évolution des personnages au fil de l’eau. Sur ce point, il est vraiment réussi car tous sont crédibles, réalistes, et brillamment interprétés par des acteurs qui leur donnent une vraie consistance. Kamalini Mukherjee, plus que jamais « muse » du réalisateur, a une nouvelle fois un rôle de femme forte comme elle sait si bien les jouer. Sumanth est la bonne surprise du film, il personnifie avec une conviction étonnante son personnage de jeune fragile (alors que jusqu’à maintenant on l’avait plus vu en héros assez classique c’est à dire infaillible). Neetu Chandra a un personnage limité qui lui demande juste d’être belle et d’avoir l’air troublé… son interprétation essentiellement « plastique » est réussie, mais le film aurait gagné un peu en profondeur si son personnage avait été plus développé. Le réalisateur a sûrement préféré se concentrer sur le couple principal.
En dehors de cela, le scénario a tendance à utiliser quelques grosses ficelles pour essayer de dynamiser le récit dans sa seconde partie, et atteindre ainsi les 2h30 de rigueur, ce dont on se serait bien passé. Certains personnages sont aussi superflus, comme ce chien en 3D (!?!), ou bien le gamin passager clandestin, qui n’est pas toujours indispensable même s’il a le mérite d’apporter une touche de légèreté.

Shekar Kanmula fait une utilisation superbe du milieu naturel. La photographie est de tout premier ordre : les plans sur le fleuve, les berges, les villages et la nature environnante au sens large sont absolument magnifiques. La plupart des plans sont un délice pour les yeux. Les oreilles ne sont pas en reste car la musique est une belle réussite également. KM Radha Krishnan (qui avait déjà fait la musique de Anand) a composé de superbes mélodies, qui viennent parfaire la perfection esthétique du film grâce à des clips de toute beauté.

Godavari est donc un film résolument humain, mais réalisé avec des moyens conséquents. C’est sûrement l’un des plus beaux films de l’année 2006. Le fait de situer le film sur ce fleuve emblématique de l’Etat d’Andhra Pradesh donne au film une couleur locale, qui tranche avec le manque d’originalité chronique des sujets de films en Inde, et lui donne une vraie identité. C’est aussi son autre grande qualité : Godavari est un film atypique qui ne ressemble à aucun autre.
Alors même s’il est loin d’être parfait, rien que pour cela il mérite d’être vu !

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