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Cannes 2005 : Le cinéma indien au Marché du Film

Publié mercredi 11 mai 2005
Dernière modification mardi 3 mars 2015
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Par Suraj 974

Rubrique News
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L’Inde sera bien présente cette année au Festival de Cannes. Vous savez déjà que Nandita Das a été choisie pour faire partie du jury officiel, comme Aishwarya Rai en 2003, qui était encore là cette année pour l’ouverture officielle du festival. Si, contrairement à Devdas en 2002, aucun film n’est projeté cette année, l’Inde sera toutefois bien représentée au Marché du Film de Cannes, le plus grand du monde.
Subhash Ghai y présentera sa dernière réalisation Kisna dans une version internationale - comprendre par là raccourcie à 90 minutes avec juste une ou deux chansons. On y retrouvera aussi le dernier film de Jackie Chan et Stanley Tong, The Myth, coproduction panasiatique où on retrouve L’Inde avec la présence dans le premier rôle féminin de Mallika Sherawat et une bonne place accordée à l’art martial indien, le kallaripayyat.

Il y aura aussi Naina, qui y est présenté en première mondiale avant la sortie en Inde. Il se veut un film d’horreur efficace, avec la présence de Urmila Matondkar qui avait déjà brillé dans cet exercice avec le remarquablement effrayant Bhoot. Le synopsis de Naina n’est cependant pas sans rappeler les grandes lignes de The Eye, des frères Pang.
Seront aussi présentés The Rising, le nouveau film historique très attendu de Aamir Khan (Lagaan), réalisé par Ketan Mehta, ainsi que la coproduction franco-indienne Matrubhoomi-Une Nation Sans Femmes, le premier film d’anticipation sociale indien. Une nouvelle section du festival est cette année officiellement lancée, Cannes Classics, où sont projetés des classiques du festival restaurés. Mother India avait eu les honneurs l’an dernier, c’est maintenant le tour de Pather Panchali (La complainte du sentier) de Satyajit Ray, qui avait remporté le prix du Meilleur Document Humain en 1956 et avait marqué un moment historique pour le cinéma indien : sa première grande reconnaissance à l’échelle internationale. Etant donné l’importance de la délégation indienne à Cannes cette année, la projection de ce film emblématique prend un sens tout particulier.

Mais la bonne nouvelle nous vient de la présence de BLACK . Le dernier bijou de Sanjay Leela Bhansali, qui s’était fait remarquer internationalement avec Devdas, sera bien présent cette année et essayera de trouver des distributeurs internationaux. Ce film d’auteur assez exceptionnel de 2 h seulement, sans danses ni chansons, a été le plus gros succès de ce début d’année en Inde, malgré un sujet complètement inédit pour le public indien.

Michelle McNally (Rani Mukerji) est une jeune fille de huit ans qui vit dans un monde de silence et de ténèbres, sans moyen d’en sortir : à dix-huit mois, une maladie l’a laissée sourde et aveugle.
Professeur de quarante-huit ans, Debraj Sahai (Amitabh Bachchan) est un excentrique alcoolique, consumé par sa fonction d’’enseignant pour les sourds et aveugles.
En rencontrant Michelle, il prend conscience que Michelle n’est pas une élève ordinaire, et des méthodes ordinaires ne sauraient lui convenir. Une relation particulière se noue entre le maître et son élève, il lui fait voir le monde par l’intermédiaire de ses mains en lui apprenant le langage des signes. Il rêve pour Michelle d’une vie normale, d’un lycée normal avec des élèves normaux.
Mais la maladie d’Alzheimer attaque Debraj, qui peu à peu oublie tout, y compris Michelle.
Les rôles sont modifiés. Sera-t-elle capable de réaliser un miracle sur Debraj, de raviver le souvenir ne serait-ce que d’un mot ? Et, plus importante encore, Michelle saura-t-elle accomplir le rêve de Debraj, réussir son année d’études et arborer la robe noire du succès scolaire ?

Adapté de faits réel, Black est un drame sombre et bouleversant, à des années lumières de ce à quoi Bollywood nous a habitués depuis les quelque 50 ans que cette industrie existe. Porté par des interprétations hors du commun, c’est un film qui vous marque à vie. Espérons qu’il touchera égalemment les distributeurs et bénéficiera d’une sortie nationale, voire internationale, ce qu’il mérite amplement et qui pourrait faire découvrir au monde une facette inédite du cinéma indien, loin des clichés.

Sources : Bodega films, cannesmarket.com, IANS

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