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Autograph


LangueTamoul
GenresDrame, Mélodrame / Romance
Dir. PhotoRavi Varman, Vijay Milton
ActeursCheran, Gopika, Sneha, Mallika , Krishna, Kanika, Ilavarasu, Lingeswaran
Dir. MusicalBharathwaj
ParoliersPa. Vijay, Snehan, Cheran
ChanteursKarthik, Reshmi Sathish, Harish Raghavendra, K. S. Chithra, Unni Menon, Bharathwaj, Yugendran, Foni
ProducteurCheran
Durée168 mn

Bande originale

Gnyabagam Varudae
Kizhakke Paarthen
Maname Nalama
Manasukkulle Dhagam
Meesa Vecha Perandi
Ninaivugal Nenjinil
Ovvoru Pookalume

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La critique de Fantastikindia

Par Suraj 974, Ganesh, Gandhi Tata
Publié le 19 novembre 2004

Note :
(8.5/10)

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Alors que sous la pression des producteurs, la plupart des réalisateurs améliorent séquences dansées et scènes de combats pour rendre leurs produits plus commerciaux, au détriment du scénario, voici un réalisateur qui s’est forgé son propre chemin et persiste à le suivre, indépendamment des considérations marchandes. Les films de Cheran (Porkkaalam, Bharati Kannamma, Panadavar Bhoomi) ont toujours été, dans leur contenu et leur style, à contre-courant. Autograph ne fait pas exception à la règle.

L’histoire porte sur Senthil (Cheran) un jeune homme qui travaille dans une agence de publicité, dont le mariage approche à grands pas. Il décide d’inviter pour cet événement tous les personnages qui ont marqué sa vie depuis son enfance. En retournant dans son village natal, son passé resurgit. Partout où ses pieds le portent, Senthil récolte une ample moisson de souvenirs : ceux qu’il chérissait le plus dans les replis cachés de son cœur, ceux qui concernent les êtres aimés…

Malgré un scénario qui aurait pu se prêter aux surenchères larmoyantes, le nouveau film de Cheran ne s’abîme jamais dans la complaisance. Au plus près de son héros, Cheran signe une œuvre où le classicisme n’est jamais l’ennemi de l’invention. Les relations sentimentales, leurs préliminaires et leur fin, représentent la quintessence de son cinéma. Il sculpte l’amour et la mélancolie comme peu de cinéastes en sont capables. Admirablement mis en scène, Autograph retrace en quatre parties (le premier amour, la vie universitaire, la déchéance et enfin l’épanouissement grâce à l’amitié), l’évolution physique et morale de Senthil au fil de son existence. Un film traversé de part en part d’un souffle mélancolique, somptueux et déchirant, où il est surtout question d’apprentissage de la vie pour notre jeune héros. Chaque partie est un chapitre, et chaque chapitre fournit son enseignement, au rythme d’une fable naïve. Habité par une énergie féroce et une tristesse indicible, Senthil avance, trébuche, se relève et enfin vit. Mais le film ne retrace pas seulement son histoire, il dessine aussi le magnifique portrait de trois femmes aux destins très différents et malheureusement similaires à ceux de nombreuses femmes indiennes. Kamala (Mallika), la jeune villageoise obligée d’arrêter ses études parce que ses parents n’en ont pas les moyens et que c’est une fille. Lathika (Gopika) qui subit les affres du mariage forcé et enfin Divya (Sneha), l’Indienne moderne qui se bat pour une juste cause. Le réalisateur leur donne une texture profondément émouvante tout en les magnifiant telles les traces éphémères d’une beauté versatile.

Quatre parties, quatre lieux différents (le village natal, le Kerala, Coimbatore et Chennai) : Cheran a eu le génie d’utiliser pour son film quatre cinématographes différents. Embaumé par la musique délicate et mélodieuse de Bharadwaj (on n’oubliera pas de sitôt la chanson Nyabagam Varudey), chaque plan est un régal pour les yeux. Chaque détail est sublime ; chaque couleur, hypnotique. Les cinématographes ont pris soin d’explorer chaque facette, chaque richesse des paysages et des villes que Senthil traverse, et de les magnifier.

Mais ce film ne serait rien sans l’immense talent des acteurs, les commentaires ne peuvent être que dithyrambiques. A commencer par Cheran qui a bien mûri depuis son dernier film. Il apporte beaucoup de crédibilité et de sensibilité au personnage de Senthil. Les actrices constituent la grande révélation du film, à commencer par Sneha, à la densité de jeu étonnante, imaginative et généreuse. Il ne fait aucun doute qu’avec Autograph, elle a transformé en un véritable coup d’éclat les espoirs portés en elle. Gopika est délicieuse, déterminée et apporte tout son talent à la partie située au Kerala. Enfin Mallika, dans son premier rôle au cinéma, est impériale, charismatique, toute en retenue. Quant aux personnages secondaires, ils sont tous formidables et rendent l’univers de Senthil complexe et émouvant.

A la fois mélancolique et joyeux, Autograph est un ovni, unique, l’un des joyaux cinématographiques de cette année. Une pièce d’orfèvre, revenant à ce que le cinéma d’aujourd’hui oublie trop souvent : la beauté et la simplicité des sentiments. Pleurer, sourire, tomber en amour, des instants magnifiés par Cheran. Chacun de nous a son histoire et chacun peut dire : "Au bord de ma route… un jour… j’ai vu…"

Note de Ganesh : 8/10

Avec ce film qu’il a scénarisé, réalisé et produit, porté seul à bout de bras, Cheran livre une œuvre simple, forte et véritablement universelle, qui fait appel à la sensibilité de tout être humain qu’il soit Tamoul, Indien ou Occidental. Il traite de faits universels que chaque personne tout âge confondu a connu au moins une fois dans sa vie, et le film trouve ainsi un réel écho auprès du spectateur. La simplicité désarmante avec laquelle il parle de choses aussi profondes et touchantes ne peut pas laisser indifférent. C’est un film qui suscite tellement d’émotions et ravive tellement de souvenirs qu’on ne peut s’empêcher d’être transporté par ce voyage initiatique, nostalgique.

La musique teintée de mélancolie parachève tout cela, en touchant elle aussi la corde sensible du public. La chanson thème Nyabagan Varudey qui revient tout au long du film provoque littéralement les larmes. Elle est utilisée très à-propos, et toutes les chansons sont superbes même s’il faut reconnaître que certaines sont un peu superflues. La photographie est magnifique, on notera qu’elle varie selon les lieux et les époques de la vie de Senthil, donnant un cachet d’authenticité supplémentaire. Les lieux choisis valent le détour, et nul doute que beaucoup voudront aller au Kerala après avoir vu le film !

Cheran dans le rôle principal est très bon, on se doute que de nombreux éléments de l’histoire sont tirés de son expérience personnelle. Quant aux actrices elles sont toutes exceptionnelles. Mention particulière à la jeune Mallika, 15 ans, qui dans le rôle de Kamala est bouleversante. C’est pour ma part son histoire qui m’a le plus touché. On avait rarement dépeint l’amour enfantin de façon aussi touchante et attendrissante, et elle y est pour beaucoup. Gopika dans le rôle de Lathika la Malayali, illumine l’écran. Quant à Sneha, elle touche juste dans une histoire d’amitié homme/femme comme on en a rarement vu d’aussi belles, illustrée par une très jolie chanson. Une histoire qui déborde le cadre du film puisque Sneha a réellement accepté le rôle par amitié pour Cheran, dont elle a refusé tout salaire.

En conclusion, Autograph est un film rare, une merveille de sensibilité et d’émotion, un film comme on en voit peu. Son propos totalement universel, sa musique bouleversante et ses interprétations qui atteignent l’excellence, tout cela en fait définitivement un film culte.

Note de Suraj_974 : 9/10

Autograph est bien plus qu’un film, c’est une tranche de vie, celle de n’importe quel Tamoul et on peut même élargir ce cercle à n’importe quel individu, toutes nationalités et religions confondues.

A la vision de cette œuvre, on a l’impression que Cheran a puisé son inspiration dans la vie de chacun d’entre nous, au point que n’importe quel spectateur peut s’identifier à Senthil (interprété par Cheran lui-même) qui, de déceptions en désillusions, alternant avec des moments de bonheur et d’émotion, avance dans la vie tout en l’affrontant. Les femmes qu’il va croiser à chaque étape de sa vie vont lui apporter quelque chose et l’aider à faire le dur apprentissage de la vie. C’est justement ce qui va lui permettre de nager à contre-courant tout en gardant espoir. Amour caché, passion impossible, amitié pure, tout y est…

Le réalisateur possède un talent indéniable pour communiquer les sentiments et les émotions à travers la caméra, car les spectateurs s’attachent facilement à ses personnages, au point de partager leurs joies et leurs peines. Les acteurs sont tous formidables, ils endossent parfaitement leur personnage, et chacun interprète son rôle avec énormément de justesse et de conviction. Mention spéciale à la jeune comédienne Mallika qui incarne Kamala, le premier amour de Senthil, d’une grande fraîcheur lors de sa première apparition en jeune adolescente ; quand elle réapparaît en mère de famille d’une trentaine d’année, elle sait adopter un jeu différent et n’a pas hésité à prendre du poids afin de correspondre à son personnage quinze ans plus tard, même si sa présence à l’écran est brève. Il faut féliciter Mallika pour son professionnalisme et la maturité dont elle fait preuve, au vu de son jeune âge.

La photographie est soignée, chaque étape de la vie de Senthil est filmée de manière différente. Et pour cause : Cheran a fait le choix d’employer quatre caméramen différents (pour Neiykaram Pathi, le Kérala, Chennai et Coimbatore), afin d’avoir des points de vue variés. La musique, signée par Barathvaj, contribue amplement à installer l’atmosphère du film. En ce qui concerne les chansons, certaines sont essentielles et d’autres ont été rajoutées pour respecter le quota de Kollywood (minimum cinq chansons) et correspondre à un produit commercial masala.

Dans l’ensemble, Autograph est inoubliable et vous marquera à tout jamais, tant la mélancolie et la nostalgie y sont présentes à chaque plan, un film porté par une musique bouleversante et servi par des acteurs d’exception. C’est également une expérience fascinante qui invite le spectateur à se retourner sur son passé et voir le chemin qu’il a parcouru, à l’image de Senthil.

Note de Guandhi Tata : 8.5/10

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