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Aiyyaa

Traduction : Oh !

LangueHindi
GenreComédie
Dir. PhotoAmal Chaudhary
ActeursRani Mukherjee, Pritviraj, Subodh Bhave, Nirmiti Sawant
Dir. MusicalAmit Trivedi
ParolierAmitabh Bhattacharya
ChanteursShreya Ghoshal, Amitabh Bhattacharya, Sunidhi Chauhan, Amit Trivedi, Shalmali Kholgade, Monali Thakur, Sowmya Raoh, Rupesh Ubh, Sneha Khanwalkar
ProducteursAnurag Kashyap, Guneet Monga
Durée146 mn

Bande originale

Dreamum Wakeuppam
Sava Dollar (Lavani)
Aga Bai
Mahek Bhi
What To Do
Wakda

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Fiche IMDB
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La critique de Fantastikindia

Par Señorita - le 5 février 2013

Note :
(6/10)

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Sorti au mois d’Octobre 2012, le nouveau film de Rani Mukerjee a été une grosse déception au Box-office. L’actrice, rare sur les écrans indiens depuis plusieurs années, n’est peut-être pas aussi bankable qu’avant, et son seul nom ne suffit plus à attirer le public en foule. Il est également possible que la qualité du film même ait joué sur ses résultats médiocres. En effet, prometteur par de nombreux aspects, le film déçoit aussi beaucoup.

Meenakshi (Rani Mukerjee) est une jeune femme qui s’évade dans ses rêves et ses fantasmes pour échapper à la réalité de son quotidien. Elle a en effet un entourage pour le moins particulier : son père a constamment la tête ailleurs et fume cigarette sur cigarette, sa mère veut à tout prix la marier, son petit frère recueille tous les chiens abandonnés du quartier, sa collègue est complètement folle et sa grand-mère aveugle est un chauffard sur son fauteuil roulant. De quoi en épuiser plus d’un ! Le désir secret de Meenakshi est de trouver un prince charmant avec qui elle pourra s’enfuir de la maison et vivre un vrai mariage d’amour. Cela n’est pas du tout dans les plans de sa mère qui a publié une annonce dans le journal local pour trouver un mari décent à sa fille. Ce que personne ne sait, c’est que Meenakshi a trouvé l’amour, le vrai, le seul, l’unique. Personne n’est au courant, pas même le principal intéressé, Surya (Prithviraj), un jeune artiste tamoul qui étudie au collège où la jeune fille travaille. Celle-ci va alors tout faire pour attirer l’attention du mystérieux jeune homme…

A première vue, le scénario de Aiyyaa est plutôt frais et original. En effet, peu de films se placent ainsi du point de vue de l’héroïne, dans une quête d’amour, dans un premier temps unilatéral. A la vue de la bande-annonce et du pitch, on s’imagine déjà les situations cocasses que peut provoquer le léger choc des cultures entre Indiens du nord et Indiens du sud. Au final, si la jeune fille craque bien pour le charme d’un chocolate boy du sud (et franchement, qui pourrait lui en vouloir ?), cela est peu exploité. De fait, Meenakshi apprend le tamoul en deux séquences (ce qui peut en faire rire plus d’un, même si ce n’est pas totalement voulu de la part du réalisateur-scénariste) et la différence culturelle n’est très vite plus un obstacle. Le jeune homme aurait bien pu être maharashtri comme elle, cela n’aurait pas changé grand chose.

Tout nous promettait une comédie. Or, si plusieurs scènes sont très drôles, notamment grâce à Rani qui joue son personnage avec beaucoup de malice, d’autres le sont beaucoup moins et souffrent des longueurs du film. Certains personnages sont tellement caricaturaux qu’ils finissent par taper sur le système nerveux du spectateur. Je pense à Meena, la collègue de Meenakshi, complètement folle dingue de John Abraham (une caractéristique très réussie : l’arrivée dans sa maison est un moment d’anthologie) qui peut vite devenir agaçante, comme quelques uns des autres personnages secondaires. Faire rire est une bonne initiative, mais il faut malgré tout un semblant de scénario qui tienne la route.

Contrairement à beaucoup de films hindis, ici la deuxième partie est meilleure que la première, dans laquelle il ne se passe finalement pas grand chose. De plus, certains effets comiques deviennent lassants à force d’être répétés encore et encore : Meenakshi peut suivre à la trace Surya grâce à son odeur particulière. Hilarant pendant la première chanson où l’effet est mis en place, quelque peu redondant sur la fin du film.

Alors pourquoi ma note reste-t-elle au-dessus de la moyenne me direz-vous ? Et bien parce que malgré tout, plusieurs éléments du film valent le détour, à commencer par le couple principal. Rani est pétillante et malicieuse, et c’est un vrai plaisir de la revoir jouer ce genre de personnages. Prithviraj, qui fait ici ses débuts dans le cinéma hindi, n’a hélas pas grand-chose à dire ou à faire pendant tout le film, mais s’en sort très bien dans les séquences où il a un rôle plus important. La fin du film est d’ailleurs délicieuse, car Rani et lui forment un très joli couple. Là encore, on en vient à regretter de ne pas les avoir vus jouer ensemble avant. Un film d’amour unilatéral est original certes, mais le couple aurait mérité d’avoir plus de dix minutes d’amour partagé.

L’autre point fort du film est sans aucun doute la musique et les séquences de danse. Celles-ci sont généralement sur le mode comique, parodiant avec beaucoup d’humour et de véracité le cinéma hindi des années 90 ou le cinéma tamoul. Les chansons sont généralement entraînantes et, forcément, plutôt classiques dans leur facture, évitant les boîtes à rythme des bandes originales de ces dernière années. Un régal pour les oreilles et pour les yeux, d’autant que Rani n’a pas perdu la main et nous offrir quelques beaux mouvements de danse ! Certaines séquences musicales contiennent des passages particulièrement osés, on se demanderait presque comme cela a pu passer la censure tellement ce sont des métaphores peu discrètes (je pense surtout au passage de la moto dans la love song endiablée de la seconde partie du film).

En conclusion, Aiyyaa est un film qui déçoit par plusieurs aspects, et particulièrement par une première partie un peu vaine qui aurait mérité de franches coupes. Toutefois, le film peut valoir le coup d’œil pour les amateurs de séquences musicales, vraiment bien faites et pleine d’humour qui s’avèrent être le point fort du film. Malgré tout, cela n’a peut-être pas été suffisant pour séduire le public indien… On attendait mieux de cette production d’Anurag Kashyap, le réalisateur de l’excellent Dev. D.

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