Agent Vinod
Langue | Hindi |
Genre | Film d’action |
Dir. Photo | C. K. Muraleedharan |
Acteurs | Saif Ali Khan, Kareena Kapoor, Gulshan Grover, Prem Chopra, Shahbaz Khan |
Dir. Musical | Pritam Chakraborty |
Paroliers | Amitabh Bhattacharya, Neelesh Misra |
Chanteurs | Mika Singh, Shreya Ghoshal, Hamsika Iyer, Amitabh Bhattacharya, Arijit Singh, Shabab Sabri, Javed Jaffrey, Neeraj Shridhar, Shefali Alvares, Pritam Chakraborty, Aditi Singh Sharma, Nakash Aziz, Nandini Srikar, Barbie Amod, Joi Barua, Rizwan-Muazzam, Shadaab Faridi-Altamush Faridi, Malini Awasthi |
Producteurs | Saif Ali Khan, Dinesh Vijan |
Durée | 156 mn |
Vinod (Saif Ali Khan) est le meilleur agent des services secrets indiens, habitué, pour remplir ses missions, à parcourir le monde tout en éliminant les nombreux ennemis qui lui barrent la route. Au cours de ses périples, il fait la connaissance, dans des circonstances assez particulières, de la jolie Pakistanaise Iram (Kareena Kapoor)… Est-elle vraiment une ennemie, ou bien peut-il lui faire confiance ?
Une chose est sûre : dans cette grosse production imitant les James Bond (le titre est une allusion claire à la franchise britannique), le scénario n’est qu’un prétexte à faire voyager le héros aux quatre coins du monde (en vrac : Russie, Maroc, Pakistan), à la poursuite d’un "MacGuffin", un objet (ici, c’est même d’abord un nombre) mystérieux que, selon Hitchcock, tout le monde doit rechercher dans un film à suspense et qui permet de faire avancer l’intrigue, de créer de l’action.
Si la première partie stagne pas mal dans ce dernier domaine, la seconde se rattrape quelque peu, avec une séquence finale plutôt bonne. Cela dit, la plupart des scènes d’action, utilisant surtout des armes à feu, sont banales et sans grand intérêt, à l’exception d’une longue et très belle fusillade, en fait un plan-séquence de plusieurs minutes, "sonorisé" par une chanson complète, bien mis en scène et chorégraphié, qui constitue la raison principale de voir Agent Vinod, même si ce petit morceau de bravoure esthétique et le caractère mélancolique de la musique détonent avec l’ambiance générale du film.
Du point de vue des acteurs, si Saif Ali Khan a l’épaisseur qu’il faut pour son rôle, il convainc moins dans les scènes musclées que dans les scènes plus légères, comme celles avec Kareena. Quant à elle, elle est meilleure dans ses scènes glamour, curieusement un peu trop rares, que dans celles où elle joue tour à tour à la méchante et à la belle éplorée… Car il faut préciser que ce film d’espionnage fantaisiste conserve aussi un côté masala, avec une alternance de passages mélodramatiques, de morceaux musicaux de Pritam de qualité inégale, et de scènes comiques.
Ces dernières sont plaisantes pour la plupart, apportant de la détente grâce à un humour facile mais qui fait mouche (plusieurs références à des films hindis, dont une à Amar Akbar Anthony), bien que cela ne compense pas l’un des plus grands défauts du film, à savoir l’absence d’un vrai grand méchant (le patibulaire Gulshan Grover n’apparaît malheureusement que dans une scène).
Moins maîtrisé que les moins bons James Bond avec Pierce Brosnan (qui lui sont au moins supérieurs dans la sophistication de l’humour et des séquences d’action extravagantes), Agent Vinod peine à démarrer, avec un premier acte en partie ennuyeux, et s’améliore beaucoup plus tard, surtout avec son final prenant non dénué de rebondissements, suivi d’un amusant clip de générique de fin dans lequel Saif se lâche enfin (mention spéciale pour une brève escarmouche avec un homme de main, que notre héros corrige à l’aide d’une prise directement empruntée au film d’action Ong-Bak).
Cela dit, le film, malgré son budget, ressemble plus à une série B distrayante qu’à une grosse production hollywoodienne, et est particulièrement décevant si l’on songe que son scénariste-réalisateur est l’auteur de suspenses réussis comme Ek Hasina Thi (l’un des meilleurs rôles de Saif) et Johnny Gaddaar, et s’est rabattu ici sur une commande. D’ailleurs, Agent Vinod a été un échec commercial pour son acteur-producteur. Peut-être qu’un bon film romantique, comme les Indiens savent si bien les faire, aurait constitué un meilleur écrin pour le photogénique couple Saifeena…
Les captures d’écran sont tirées du site officiel du film.