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ABCD (Any Body Can Dance)


LangueHindi
GenresFilm sur le sport, Comédie dramatique
Dir. PhotoVijay Kumar Arora
ActeursPrabhu Deva, Kay Kay Menon, Ganesh Acharya, Lauren Gottlieb, Dharmesh Yelande, Salman Yusuff Khan, Punit Pathak, Noorin Shah, Prince R. Gupta
Dir. MusicalSachin-Jigar
ParoliersPriya Panchal, Mayur Puri
ChanteursMika Singh, Mohit Chauhan, Vishal Dadlani, Udit Narayan, Suraj Jagan, Jigar Saraiya, Shankar Mahadevan, Raman Mahadevan, Tanvi Shah, Anushka Manchanda, Priya Panchal, Hard Kaur, Deane Sequeira, Divya Pushkarna, Sagar Kendurkar, Madhav Krishna
ProducteursRonnie Screwvala, Siddharth Roy Kapur
Durée143 mn

Bande originale

Shambhu Sutaya
Bezubaan
Psycho Re
Chandu Ki Girl Friend
Man Basiyo Sawariyo
Duhaai
Sorry Sorry
Kar Ja Re Ya Mar Ja Re Tu
Sadda Dil Vi Tu (Ga Ga Ga Ganpati)

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La critique de Fantastikindia

Par Mel - le 24 mars 2015

Note :
(6.5/10)

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L’équipe JDC (Jehangir Dance Company) vient de gagner une fois de plus la compétition télévisée « Dance Dil Se » (Danse du fond du cœur). Jehangir (Kay Kay Menon) se réjouit bien sûr, mais l’ambitieux propriétaire de la compagnie vedette ne saurait en rester là. Il s’est décidé à renouveler le style et a fait appel pour cela à un chorégraphe étranger. Il n’y a donc plus de place pour Vishnu (Prabhu Deva) avec lequel il avait pourtant fondé la compagnie des années auparavant et qui l’avait menée au plus haut niveau. La mort dans l’âme, Vishnu fait la seule chose qui lui permette de garder la tête haute : il démissionne.

Profondément blessé, il se prépare à retourner à Madras, mais son vieil ami Gopi (Ganesh Acharya) le persuade de rester quelques jours encore à Bombay. C’est là que par hasard, il tombe sur un groupe de jeunes particulièrement énergiques. Ils constituent une troupe de danseurs amateurs que Gopi entraîne comme il peut, mais ils sont bien trop turbulents pour arriver à quoi que ce soit. Plutôt que repartir à Madras, Vishnu se décide alors à leur enseigner les bases de la danse. Ces jeunes ont un talent qui ne demande peut-être qu’à être discipliné pour éclater au grand jour…

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Vishnu et Gopi

Remo D’Souza est un chorégraphe de renom. Par deux fois déjà, il avait tenté sans succès l’aventure derrière la caméra. ABCD est donc son troisième essai dans ce film centré exclusivement sur la danse. Les deux acteurs principaux, Prabhu Deva et Ganesh Acharya sont eux-mêmes des chorégraphes et à l’exception de Kay Kay Menon, tous les acteurs sont des danseurs. Peut-être est-ce pour cela que nous n’avons pas vraiment l’impression d’être devant un film qui nous raconte une histoire, mais plutôt devant une succession de numéros dansés séparés par des interludes parlés.

Le scénario ne les aide pas vraiment tellement il est convenu. C’est le récit cent fois vu d’un entraineur qui prend en main une équipe à laquelle personne ne croit et qui l’emmène tutoyer les sommets. Il y a en chemin comme toujours quelques coups bas des adversaires, et le doute qui assaille les protagonistes avant qu’ils ne finissent pas surmonter leurs différents. S’il ne fallait en citer qu’un, ABCD reprend exactement la trame de Chak De ! India.

On parle de danse, l’influence principale n’est donc pas le hockey sur gazon, mais la série Step Up (Sexy Dance en français) et tous ses dérivés. ABCD partage ainsi d’étranges ressemblances avec Battle of the Year sorti peu avant, lui aussi en 3D. Si l’argument est le même, la différence se situe peut-être au niveau de la danse elle-même. Las, même si les auteurs ont fait des efforts méritoires pour varier les genres, nous assistons le plus souvent à des battle de break-dance qui sont impressionnants quelques instants, mais qui finissent rapidement par lasser l’ignorant qui écrit ces lignes. Au moins, ABCD parvient-il à nous convaincre que le b-boy indien vaut bien l’américain.

Le pire moment est peut-être le passage obligé de Prabhu Deva. Il semble n’avoir pas compris que Michael Jackson est mort depuis six ans déjà. Sa constance dans l’imitation commence à devenir gênante pour le pauvre spectateur qui ne goûte pas le plaisir du gimmick sans cesse répété. Le « Michael Jackson indien » est à peu près aussi décalé que Shammi Kapoor pouvait l’être dans le rôle de « l’Elvis indien ». À l’inverse, le morceau de Ganesh Acharya est beaucoup plus rafraichissant. C’est un homme extrêmement corpulent dont on pourrait douter qu’il puisse bouger. Sa chanson tout à fait charmante, Sorry Sorry, illustre pourtant brillamment le sous-titre du film : Any Body Can Dance (tous les corps peuvent danser).

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La charmante Rhea

Heureusement ABCD ne se limite pas à ce qui est décrit dans les lignes qui précèdent. Même si la narration est d’une platitude à pleurer, les auteurs parviennent à nous retenir devant l’écran jusqu’à la fin. L’énergie des jeunes fait plaisir à voir et l’arrivée de Rhea jouée par Lauren Gottlieb, une danseuse professionnelle américaine, donne un joli coup de fouet aux chorégraphies. Son origine étrangère évidente comme sa blancheur de peau devraient la mettre à l’écart du groupe. Au contraire, elle y est facilement intégrée, non pas comme objet de désir, mais comme une danseuse remarquable, ce qu’elle est. Par le biais de la danse, Remo D’Souza passe un message de tolérance et de respect inattendu et très bienvenu.

Nous tenons donc devant l’écran, mais pourquoi ? S’il ne fallait qu’une raison, ce serait le merveilleux cadeau de la fin. ABCD se termine en effet sur un numéro dansé exceptionnel qui s’inscrit complètement dans l’histoire. Ce dernier passage renvoie à leurs salles de musculation tous les danseurs de hip-hop des films américains précédemment cités. La chanson n’est pas sous-titrée, mais les mots ne sont pas nécessaires pour comprendre pour peu qu’on ait vu les 2 heures qui précèdent. Les consonances electro créées par le duo Sachin-Jigar sont fabuleuses. Même la voix d’Hard Kaur, souvent si peu mélodieuse, se marie de façon magique avec la chorégraphie. Je ne peux (ni ne veux) en écrire plus si vous ne l’avez pas vue.

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Prabhu Deva qui lance le chapeau de Michael Jackson

Pour qu’un film centré sur la danse fonctionne, les protagonistes qui composent la troupe doivent pouvoir à la fois jouer et danser. Lauren Gottlieb n’a quasiment pas de texte, mais ce n’est pas le cas de Salman Yusuff Khan, de Dharmesh Yelande ni de Punit Pathak qui supportent presque à eux seuls toutes les péripéties du groupe. Ils ont été découverts dans des télé-crochets tels que Dance India Dance ou Jhalak Dikhlaa Jaa qui est un équivalent de Danse avec les stars. Leur technique de danse est donc irréprochable, mais tout était à craindre en ce qui concerne leurs capacités à jouer. Même si ABCD constitue leur première aventure cinématographique, c’est avec plaisir que nous constatons qu’ils sen sortent plutôt bien. Certes, l’histoire est très pauvre, mais ils parviennent à faire passer l’essentiel. Tel n’est malheureusement pas le cas de Ganesh Acharya qui joue particulièrement faux. Quant à Prabhu Deva, il est très lisse. Comme pour compenser, Kay Kay Menon surjoue.

La bande-son de Sachin-Jigar mêle remarquablement les sonorités, à l’image de Bezubaan qui alterne entre chanson douce, rap et electro ; guitares électriques saturées, tambours et guitares sèches. Elle supporte ainsi très joliment toute la variété des mouvements proposés par Remo D’Souza. Le clou est la dernière chanson du film. Elle s’écoute et se regarde en boucle.

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Sexy Dance 2 ? Non, ABCD !

À vrai dire, je n’attendais rien en mettant la galette dans le lecteur de DVD. Je confesse que les dance battle qui passent sur MTV me fatiguent plus qu’elles ne m’impressionnent. Mais ABCD s’ouvre sur une courte séquence très spectaculaire de parkour. Les gamins-danseurs sont attachants. Les chorégraphies sont plaisantes, certaines sont même jolies. Alors le film passe. Il y a un peu de tension, quelques rebondissements, la sauce prend tout doucement.

Et puis, la fin arrive, et c’est une grande claque dans la figure du pauvre spectateur qui craignait initialement de s’assoupir. Je vous souhaite de la recevoir vous aussi…



Bande-annonce

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