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Magadheera

Traduction : Le grand guerrier

Bande originale

Bangaru Kodipetta
Dheera Dheera Dheera
Panchadara Bomma
Jorsey
Naakosam Nuvvu
Rolling Titles Music

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Fiche IMDB
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La critique de Fantastikindia

Par Kendra - le 10 mars 2010

Note :
(3/10)

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Magadheera, c’est simplement le plus gros succès telugu de l’année 2009, voire même de la décennie. Le film a battu tous les records en Andhra Pradesh et dans les états voisins, jusque dans les grandes villes du nord, comme Kolkata où il a même mis à mal le succès hindi de l’époque Love Aaj Kal, marchant même très bien aux USA (grâce aux expatriés).
Pourquoi cet engouement, vous demandez-vous ? Après avoir vu le film, on aimerait bien pouvoir se dire que c’est à cause des nombreux éléments comiques involontaires qui font de ce film un petit bijou. Mais la vérité est apparemment ailleurs.
Réalisée par le maître du masala bourrin mais jouissif, SS Rajamouli (Vikramarkadu, Yamadonga, Chatrapathi), cette histoire d’amour sur fond de réincarnation, thème ô combien vendeur, notamment dans le sud, accumule les poncifs et autres énormités du genre. C’est aussi l’occasion de retrouver pour la seconde fois déjà le flan Ram Charan Teja, après le très éprouvant Chirutha, ainsi que la très fade Kajal Aggarwal.
Je vous propose une plongée dans le film grâce aux images.

ATTENTION, l’article qui suit contient des SPOILERS (mais normalement vous avez déjà deviné toute l’histoire).

Le film débute au 17ème siècle, sur fond de scène apocalyptique qui est en fait une planche d’aquarelle où l’on voit Prince of Persia le valeureux guerrier Bhairava et son amour de princesse Yuvrani Mitravinda mourir de façon ignoble dans un bain de sang.

Retour vers le futur, de nos jours.

Harsha est djouns et cool, il porte un double catogan (!), est cascadeur et gagne sa vie en pariant sur ses performances parce qu’il est vraiment très doué. La preuve :

Le cahier des charges exigeant un item number de Mumaith Khan, voilà notre héros qui la poursuit sous un prétexte fallacieux. Mais Mumaith n’est pas du genre à se laisser faire, elle a une arme secrète piquée à Méduse qui laisse ces messieurs de marbre. C’est sans compter sur leurs super-pouvoirs. Et hop, première chanson, Bangaru Kodipetta, réarrangement indigeste du tube sur lequel le papa de Ramu, Chiranjeevi himself, a démontré son talent dans les années 80. On va jusqu’à reprendre le même visuel !

Par un incroyable sens du marketing, il se trouve que Chiru vient faire un petit caméo, sorte de passation de pouvoir pendant laquelle on prend conscience de la dérangeante vérité, père et fils font la cour aux filles du même âge dans leurs films…

Une suite de hasards incroyables conduit Harsha à toucher la main d’une jeune fille qu’il ne voit pas, et là BOUM, leur vie antérieure commune lui revient en mémoire (mais bizarrement pas à elle). Et ça a l’air assez douloureux.

Bien entendu, il part à sa recherche sans attendre. La meilleure façon de l’illustrer est de placer une petite chanson dans un pays exotique (au pif, en Suisse) et avec un panda sur un t-shirt rose.

Entre temps, on apprend à mieux connaître le méchant pas beau de l’histoire, Raghuveer, très très vilain, qui parle très fort tout le temps, porte une bague énorme à chaque doigt et qui, ô merveille de l’inventivité telugue, règle ses problèmes à coups de javelots !

Bon, je vous laisse le plaisir de découvrir toutes les merveilleuses choses qu’il se passe entre ce que vous venez de lire et cet intense moment où Harsha saute pour rattraper l’hélico dans lequel s’enfuit son amour, s’accroche, puis se laisse tomber :


C’est malin maintenant le héros est dans l’eau, sauvé de justesse par un bon pêcheur Salomon, au bon endroit au bon moment. De retour sur terre, à moitié agonisant, Harsha retrouve toute sa vitalité à la vue d’une belle jeune fille qui lui rappelle vaguement Indu et après quelques bonnes rasades d’un liquide très fort, le voilà sur pied pour danser sur l’énergique Jorsey aux côtés de Kim Sharma, que l’on n’avait plus revue depuis Mohabbatein !

Mais je vais trop vite, car pendant son court séjour dans la mer, nous avons droit au flash-back nous ramenant au 17è siècle qui va nous éclairer sur toute l’histoire !
Une horrible armée menée par l’infâââme Sher Khan nourrit le désir d’envahir le royaume d’Udaighad et de détruire le valeureux guerrier Bhairava.

Pendant ce temps-là au Royaume, ça flirte entre la Princesse en armure super subtile et le Maha Guerrier au service du Roi et du peuple, mais surtout du Roi.

Le méchant pas beau est bien là aussi, mais il s’appelle Randhev Billa, avec sa panoplie pour jouer à Krrish.

Il est en colère parce que la Princesse ne veut pas de lui, elle lui préfère largement Bhairava qui est plus beau et plus serviable, même s’ils ne se sont jamais avoué leur amour, ils s’aiment. La preuve, elle a un tableau du serviteur de son papounet dans ses appartements privés. Très discret, elle n’a pas peur des ragots apparemment, surtout qu’on y entre comme dans un moulin dans ses appartements.

C’est là que le Magadheera va défendre l’honneur de sa belle face à Billa en croquant la pomme devant le vilain enragé (que de métaphores subtiles dans ce chef-d’oeuvre !). Heureusement que le Roi n’est pas là, il nous ferait une crise cardiaque, le pauvre…

Bref, voilà le moment de choisir un époux pour la Princesse, choix qui ne peut se faire qu’après une compétition bien sûr, ici, ramener le dupatta de la Princesse (donc lui ramener son honneur). Ce n’est qu’un prétexte pour une course de chevaux endiablée dans le désert qui se finira dans des sables mouvants. Mais Bhairava se fait piéger pour une stupide et totalement inappropriée question d’honneur et de priorité, mais sera sauvé par son valeureux cheval Badshah. Gros gros budget ce film.

Par d’incroyables retournements de situation, Bhairava revient dans la course et gagne, Billa se fait bannir du Royaume. Mais le Roi a peur que sa fille ne devienne veuve trop jeune en épousant un guerrier, aussi valeureux soit-il, il demande alors discrètement à Bhairava de renoncer à son amour, chose qu’il accepte bien entendu de suite en bon mouton soldat, plongeant la Princesse dans un grand désarroi.

Sur la route pour aller prier Shiva sur un bout de rocher paumé, la Princesse supplie le Guerrier de lui donner des explications sur ce retournement inattendu et d’avouer son amour. Mais le chat a apparemment mangé la langue de Bhairava qui reste sourd, ou plutôt muet aux invectives de la demoiselle (remarquez que le casque intégral ne doit pas l’aider à bien entendre).


A croire que Sher Khan surveillait tout, puisque c’est le moment qu’il choisit pour envahir le Royaume et venir faire un petit coucou à Bhairava sur le rocher, épaulé par le vilain qui veut se venger. Mais le Valeureux Guerrier, suivant sa nature de guerrier valeureux, dégomme une bonne partie de l’armée de Khan à coups de sabres dans un déchaînement assez gore et sauvage. Résultat, Sher Khan développe un immense respect et une amitié indéfectible envers celui qui a décimé son armée…



Mais le vilain Billa ne lâche pas si facilement, blesse mortellement la Princesse et voilà un duel fatal qui s’ensuit.

Les deux amoureux maudits meurent mais Sher Khan, devenu gentil, fait la promesse qu’ils se retrouveront dans une autre vie… Et nous voilà de retour en 2009 !
Pour qu’Indu se souvienne de leur passé commun, Harsha la ramène sur le rocher sacré. S’ensuit une bataille avec le vilain à coups d’hélico menaçant (!!!) et de sabre retrouvé 400 ans après au même endroit.

Indu se souvient de tout, et son guerrier/cascadeur et elle vont pouvoir vivre heureux et avoir beaucoup d’enfants… enfin s’ils arrivent à s’échapper du Rocher sacré maintenant coupé du reste du monde.

Si vous avez compris comment ce sketch géant a pu engendrer de telles recettes, merci de m’en faire part dans les commentaires !

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